lundi 31 mai 2021
dimanche 30 mai 2021
Allez, vas-y.
Fais le, l'iris.
Prends tes éprouvettes,
ton ordi, tes chiffres
tes mesures.
Mesure-toi à lui.
Pour qui tu te prends ?
Apprenti même pas sorcier
qui soulève des tonnes
de choses inutiles
dans les airs
et pollue les mers
avec tes containers,
l'iris te narguera
jusqu'à la fin des temps
et tant de merveilles
non-faites de mains d'homme
avec lui.
samedi 29 mai 2021
Prends ton chemin,
comme lorsque
l'on se lève
après une longue fièvre,
ton chemin que
tu ne connais pas
et peu importe
puisque tu marches
debout avec
tes oiseaux
compagnons
les tiens
pas ceux
d'un autre.
tu n'auras pas
à chercher la force.
Elle viendra
à chaque pas
librement.
Prends ton chemin
épousé soudain
parmi les ruines
de l'ancien.
Derrière,
il n'y a plus rien,
il n'y a plus rien.
juin 2020
"Dans la profondeur du cœur,
l’aube point lentement.
Dedans, nous la voyons déjà, dehors
vous ne voyez que la souffrance de la Terre.
Il n’y a qu’une souffrance :« Être au-dehors.»
Il n’est ténèbres qu’au-dehors,
au-dedans ce n’est pas possible.
Il n’y a de bruit qu’au-dehors,
mais au-dedans naît le silence.
Il n’y a de temps qu’au-dehors,
et c’est au-dedans qu’il s’arrête.
Il n’y a mort qu’au-dehors,
et c’est au-dedans qu’est la Vie.
L’âme ne s’égare qu’au-dehors,
au-dedans, son nid éternel."
Gîta Malasz
vendredi 28 mai 2021
Etre simplement.
Une femme se penche
vers la terre
pour ramasser une plume.
Une autre s'est posée
à l'ombre
comme on abandonne sa folie
et un autre courant
murmure à son oreille.
Tout est simple.
L'enfant se repose
du repos de sa mère
Et le ruisseau
joue sa musique
pour effacer
les fausses notes humaines.
juin 2020
jeudi 27 mai 2021
mercredi 26 mai 2021
Un scarabée sous la pluie
se dandine
sur une fleur
de rhododendron.
Bouche bée
devant le vert,
devant le rose,
devant sa carapace
où s'est fixé un reflet,
je vois bien que les mots
sont comme des gouttes de pluie.
Ils effleurent le mystère
de ce qui est là
de cet univers
à lui tout seul
dont nul ne sait
ni d'où il vient,
ni où il va.
mardi 25 mai 2021
A peine sorti du nid
l'oisillon hésite.
C'est si immense
cette terre, ce ciel.
Et ses ailes sont
à peine déployées.
Où sont ceux
qui au nid
le nourrissaient ?
Toi aussi,
tu hésites.
Est-ce si sûr
que le vent
te portera ?
L'oisillon a fermé
d'un coup les yeux.
Tu fermes les tiens.
Miracle.
La peur n'était rien.
Comme l'oiseau
tu es dans ton élément.
Dans ton pays intérieur
tu t'es envolé.
Ciel de pentecôte.
Gouache.
lundi 24 mai 2021
Les vieux noyers se noient de lumière.
Aucun besoin d'être reconnu.
Aucun besoin d'être apprécié.
Ils ne crient pas :
"Eh ! Oh! Je suis le noyer !"
C'est pour cela qu'ils paraissent
être plus que des arbres,
plus que le nom qu'on leur donne.
Ils échappent à la définition.
Avec eux, ce n'est jamais fini,
comme avec un être humain.
Tu me définis, tu me juges,
tu m'enfermes.
C'est le mauvais œil.
Le bon, c'est :
J'attends de l'imprévisible,
de l'inédit, du jamais vu,
comme une allée de vieux noyers
qui tremblent dans la lumière
et fracturent le réel.
dimanche 23 mai 2021
Coup de vent.
les jeunes feuilles
traversées de lumière
frémissent avec le regard
où s'engouffre la fraîcheur
d'un renouvellement.
Respiration commune.
les attaches tombent
les traces du passé
n'ont jamais été vivantes.
Elles rejoignent
comme les feuilles mortes
l'humus.
Humilité d'un souffle
qui n'est pas le sien
et qui emporte.
samedi 22 mai 2021
Est-ce souffrance
de quitter un cocon
où tout est étroit ?
Névrose ankylose.
Les pétales tout froissés
restent blêmes.
L'iris en sa gaine
est une momie.
Une étincelle de soleil
a posé sa touche bleu nuit
sur le bouton d'ivoire.
Cette douceur a suffi
pour que l'enveloppe se déchire
et que l'iris s'étire.
Il sait sans savoir
où il se déploie.
L'étincelle qui coule
dans ses veines le comble.
La forme se fane.
le cœur resplendit.
vendredi 21 mai 2021
L'arbre a grandi,
est devenu géant.
Pourtant il a conservé
une trace, un cœur
tracé par une main d'enfant.
le cœur s'est élargi,
a pris de l'âge
En son enclos de douceur
quel rêve voulait-il
mettre à l'abri ?
Chacun malgré
les années qui passent
garde une trace secrète.
Ceux qui continuent
à la lire tous les jours
ne peuvent perdre
leur humanité.
jeudi 20 mai 2021
Tu vas t'asseoir,
simplement t'asseoir.
Tu vas écouter le chant
de l'oiseau le plus proche.
Tu ne vas pas faire semblant
de l'écouter,
comme quand quelqu'un nous parle
et que l'on répond oui, oui, oui
sans rien comprendre.
L'oiseau peut-être
se rapprochera.
Tu vas te reposer avec lui.
Et après que feras-tu ?
Tu écouteras comment le vent
fait chanter les herbes de la prairie.
Et si elles ne chantent pas,
Tu les feras venir en toi.
pour qu'elles viennent caresser
chaque partie de ton être
qui a besoin de douceur.
C'est tout ?
Oui ! Tu vas t'asseoir vraiment.
Tu vas t'asseoir à fond.
Tu vas t'asseoir au fond,
là, ancré.
mercredi 19 mai 2021
Terre brisée, remuée, concassée,
terre d'orages zébrée de folie
aux cicatrices d'ornières
aux abimes recousus
où les ténèbres palpitent encore,
terre nue où la cendre
et le sang sont mêlés,
terre de nuit où
des restes d'étoiles
sont enfouis,
terre de promesse
au risque d'une graine
qui doit pourrir
qui doit mourir
sans assurance qu'un jour
elle germe,
terre qui crie, qui a soif
même quand elle emporte en son cœur
l'averse soudaine,
terre livrée et délivrée
tout à la fois,
oh, terre,
ma terre est prête.
fleurs et enfants
arbres et oiseaux
peuvent venir y danser
mai 2018
mardi 18 mai 2021
La lumière des sous-bois
n'est pas une lumière habituelle.
On y entre avec respect
presque avec crainte.
Il y a le chemin sablonneux
qui y mène.
Laisser glisser
le sable entre les doigts.
Il y a la bête
qui peut surgir,
le champignon
qui apparait.
C'est le lieu du pas
qui apprend
à ne pas faire craquer
de branches mortes.
C'est le lieu de la connaissance
des mousses et des sources
le lieu des parfums subtils
qui approfondissent le souffle.
La lumière des sous-bois
est la même lumière
que celle des berceaux blancs.
lundi 17 mai 2021
Leurs robes ourlées de soleil
deux chevaux paissent
à la lisière de la forêt.
Tu pressens leur paix
alors que la tienne
est une aile d'oiseau.
Chaque fois c'est l'enfance
qui revient,
les draps rêches et blancs
et ton lit ourlé de soleil,
la poussière qui danse.
l'édredon pèse une tonne.
Surtout ne pas bouger.
L'odeur pure de la lessive
nettoie l'angoisse de la nuit.
Les chevaux ne te prêtent pas attention.
Perdu dans ton lit d'enfance,
tu marches sur le chemin,
accepte de mourir
à tout moment.
dimanche 16 mai 2021
samedi 15 mai 2021
dimanche 9 mai 2021
L'histoire d'un arbre
est dans son tronc.
Les coups de vent,
les coups du sort,
les coups de canif
les coups de froid,
tout est là
et s'entremêle.
Le visage de tout homme
est un peu semblable.
Un peu de clairvoyance
suffit pour reconnaître
ce qui ne peut être caché
même sous le maquillage.
Tu vois, tu entends mieux
l'autre quand tu comprends
que seul, à deux
ou à plusieurs
il n'y a qu'un cœur.
samedi 8 mai 2021
Au seul refuge,
au seul lieu
où respirer est une naissance,
où respirer est une naissance,
au seul battement
d'un cœur qui bat
avec le sien,
sois.
Au seul regard
qui est une promesse,
aux seules mains
qui ne pèsent rien
et traversent les ténèbres,
sois.
Au seul sourire
qui est un horizon,
au seul ami qui tient
sa porte toujours ouverte,
sois.
A la seule joie
qui a des ailes
pour traverser les mers,
au seul ciel qui accourt
quand la nuit crie trop fort,
sois.
A la seule présence
qui a la clef d'une prison
où l'on s'est enfermé,
à la seule caresse
qui donne et ne prend rien,
sois.
Au seul désir
qui est vraiment le sien,
Au seul chant de la rivière
qui apporte au matin
son or et ses diamants,
sois
Au seul silence
qui éloigne de la mort,
à la seule paix
que rien ne peut arracher,
sois.
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