mercredi 29 juin 2022

 

le blog prend un peu de repos. A bientôt


"Ne perds jamais espoir,
mon cœur.
Des miracles se préparent
dans l'invisible."

Rûmi



lundi 27 juin 2022

 


Portrait de Suzanne

par Gaspard (7 ans)




Chacun a son génie,
chacun sa touche,

petit ou grand,

c'est la même lumière
mais elle se reflète
en chacun 
différemment,

reflet délicat
comme les dessins
des ailes de papillon.

Mais rôde le doigt
qui écrase,
mélange tout,
l'obscure épaisseur
qui veut que tout
revienne au même

le même chaos
où l'homme
s'abrutit.




Bouquets de fleurs séchées par Nicole


dimanche 26 juin 2022

 


Livres, dessins
lignes sans fin,
pour quel chemin ?

lettres qui mènent
au désert,
couleurs qui tentent
de tromper la mort,

buée sur la vitre
rosée du matin,

le soleil vous efface.

Il reste l'espace
où rien ne se dit,
où la lumière se repose,
où le cœur est simple,

à jamais englouti.




samedi 25 juin 2022

 


Quelques fleurs séchées,
un vieux miroir
et les nuages
qui passent sans bruit,

il suffit d'être là.

La paix descend
comme le soir
au bord de la rivière
qui s'embrume

Ne rien attendre.

Et si cela chante
personne ne sait
d'où cela chante.
L'orage est déjà loin.

On se pardonne
 d'avoir été
ce qu'on n'était pas.





vendredi 24 juin 2022

 



Ce n'est pas une feuille quelconque.
C'est une feuille
qui se révèle singulière.
Elle est quelqu'une.

Elle ne se calque
sur aucune autre feuille.

Elle ne disparaît pas
dans le feuillage.
Elle ne porte pas 
son identité de feuille
comme un drapeau.

C'est une feuille-signe
qui échappe
à l'insignifiance.

Elle est feuille
jusqu'au bout
des nervures.

Elle n'appartient à personne.
Elle va disparaître
avec le vent d'automne.

Elle interpelle.

 La nommer
pour qu'elle vive et rejoigne
le lieu intime
où l'on est soi-même.


jeudi 23 juin 2022

 



La flamme noire du peuplier
vacillait dans le puits du ciel.

Imploration tranquille.

On entendait ses feuilles
qui chantent avec le vent.

On entendait le vent
qui court le long de la rivière.

Cela s'élargissait,
comme si  à deux mains
on écartait les barreaux
de  sa poitrine,
et que l'on sentait un oiseau
s'enfuir de cette cage.

On le regarde maintenant.

On suit tous ses mouvements
et cela respire.

Avec douceur,
on lui chuchote :

"Surtout,
ne reviens pas!"





mercredi 22 juin 2022


Dans le paysage
un promeneur a disparu.
La conscience claire
à sa place,
tout demeure.

Ce qui s'efface
est une ride,
une crispation,
un nœud, une torsion.




 

mardi 21 juin 2022

 



Six heures
la ville dort
sous la splendeur.

Quel cœur
vit donc ici
sans aucune peur ?

A l'intérieur
le vaste et l'infini
attend son heure

Celui qui meurt
dans cette lueur
le sait bien.

Un baiser suffit.
Une main aussi
et puis l'oubli.







lundi 20 juin 2022

 




Bégonia maculata
immaculé de légèreté,
papillons diaphanes
qui allègent l'âme,

tout ce qui est lourd
plus lourd que la pierre
qui elle au moins
quand elle tombe
cherche le lieu de son repos.

Que cède l'opacité
la touffeur du cœur
loin des rives de la paix
et les pensées lassos
qui garde l'oisillon
dans son nid d'obscurité




dimanche 19 juin 2022




S'en aller le long d'une ligne
de papier blanc
en équilibre sur un fil de lumière.
Il y a trop de souffrance.
Les nuages parlent entre eux
des hommes à la nuque raide
qui se déchirent.

S'en aller là-bas
mendiant troué
qui cherche une aiguille
pour tout raccommoder.

Etre le cri qui se perd,

le cri qui s'éteint au fossé,
le cri qui voudrait tout recommencer,
la première heure, le premier regard,
la première aube où l'on se lève
tout ruisselant de sa naissance.

C'est le don qu'on ignore,
la fleur sèche oubliée
à l'arrière d'une voiture.

Paroles en l'air,
nuages dans le ciel,
il n'y a rien à en tirer.
C'est comme le fou.
Qu'il raconte sa folie aux arbres.
Ici, on est trop occupé.

Alors s'en aller,
s’enivrer de nuages,
déchiffrer l'amitié des écorces.

Rien d'autre à dominer
que la nuit au rempart
qui cherche une trouée.

S'en aller loin
sur son cahier ouvert
à la salutation du soir
avec un châle de douceur sur les épaules
et une voix de femme qui chuchote :

"ne te fais pas de mal !"

Un océan se déverse par la fenêtre.

Penser à toi
donner son sang
pour que tu vives.













 

samedi 18 juin 2022




Il n'y a pas de monstres.
Les monstres sont des nuages
les nuages passent.

Laisser passer.
Calme de l'eau
qui retourne à la mer.

Même celle qui croupit
dans la mare.
Avec la chaleur,
s'évaporera.

Laisser cette gueule de vent
qui veut tout s'approprier,
moi, je, mien

Avoir la main sur cœur,
le cœur sur la main

et se laisser aimer.




 

mardi 14 juin 2022

 


Portrait de Charles Juliet

Pastel sec sur papier noir


Celui qui veut à toute force se rendre libre a beaucoup à souffrir et à se battre. Mais si un jour il arrive à jeter bas les murs de son cachot, puis à déboucher en pleine lumière, il lui est donné d'accéder à une certaine connaissance, et en lui, la peur, la haine de soi, l'angoisse et la culpabilité cèdent la place à une paix, une force, une foi en la vie qui feront que son cercle ira toujours grandissant.

Charles Juliet













 




Tout peut-être rendu à sa clarté.
Les arbres ont des feuilles d'argent
Les nuages ne portent pas de sang.

Ainsi démunie est la fleur
qui n'a de couleurs que par le soleil.

L'amitié commence avec soi-même.
Le merle et le pic-vert
accompagnent ce retour
avec le nénuphar
qui vient d'éclore.

Ce sont les sentinelles
de la tendresse du monde
qui échappe à l'homme,
là où nulle haine ne peut naître.

Le nouveau né cherche la chaleur rassurante
de la peau de sa mère.

Poser la joue à même la terre.
C'est elle qui porte.
Ne pas fuir les caresses de l'herbe.

Une main qui ne trompe pas s'approche.
Se lever avec les abeilles
qui sont des messagères qui s'ignorent.

Chaque seconde peut être
la vérité d'une rencontre.
Les chants se rejoignent.
le feu emporte les dernières cendres




lundi 13 juin 2022

 



Chercher des mots,

des cailloux colorés

qui brillent dans la main,


des mots d'horizon

des mots qui brillent

sortis du torrent

qui chante toujours

et que l'on oublie.


Chercher et donner

sans rien chercher

que le don


et la fenêtre ouverte

pour que cela respire.


Chercher des mots

de fragiles flammes

qu'un souffle à l'envers

peut anéantir


Chercher toujours

pour qu'un jour

mourir soit

continuer à vivre.










dimanche 12 juin 2022

 


Passé dernièrement
dans le jardin à l'abandon
du Haut-de-Chèvre.

Le vieux tilleul
tant aimé
a été coupé.

Celui qui maniait
la tronçonneuse
a-t-il eu au moins
une seconde d'hésitation
devant la noblesse
de ce centenaire ?

Pas sûr.

Chacun voit
ce qu'il croit

et la seule croyance
qu'il reste à certains,

c'est :

rien.






vendredi 10 juin 2022

 




Avant qu'elles ne meurent,
elles s'offrent, les fleurs.

Et  de leur parfum
ne restera rien.

Mais si devant elles
un cœur a des ailes

alors les graines 
qu'elles sèment
seront éternelles



 



Là où le silence
raconte
ce que l'on est vraiment,

on peut pour de bon

respirer.









mercredi 8 juin 2022

 



-Une âme qui éternue-

Tout ce silence que perce
un cri de merle effarouché,
ce silence en masse
qui remonte on ne sait d'où.
Pourquoi vouloir
toujours avoir raison ?

La raison joue aussi
avec le feuillage
du noisetier pourpre.
L'orage regarde de haut l'agitation.


Bris de vitres, cri, drapeaux.
Un enfant a peur du noir.
Et cette foule qui crie
de quoi a-t-elle peur ?

Dans le ciel, indifférents,
quelques martinets crient,
mais c'est d'ivresse.
Il y aura toujours assez d'espace.


Démuni, le corbeau cherche 
une cachette pour mourir.


Cela suffit,
 un chat
qui fait le dos rond
sur le muret d'une maison,
et la goutte de pluie 
qui trouve toujours
le bout du bout 
du nez du promeneur.

Cela suffit 
un arbre soudain réveillé
qui apparaît au coin d'une rue, vivant,
comme jamais on ne le sera..


C'est pour qui et pourquoi tout cela ?
Le feu a-t-il pris ?
On veut bien être mangé
si les cannibales retrouvent le sourire
et se mettent à danser.

La vie, c'est gratuit.
On y rentre sans payer.
Qu'est-ce que c'est tous ces yeux
de caisse enregistreuse ?

Et c'est quoi cette mort
qui colle à la peau, cette suie qui suit
pour effacer les traînées des étoiles.

Plus d'idéologies dans les logis !
Sous un mouchoir
une âme porte encore
 la trace de ses plis,

une âme nue qui éternue,
qui flambe et qui sourit !



mardi 7 juin 2022

 



Quelques lignes, des remous.
La nuit efface tout.
Le bateau disparait
même celui qui
reste à quai.

Le promeneur équanime,
des images qu'il voit,
ne garde rien.

Sa paix lui suffit,
détaché de la terre
et du ciel.










lundi 6 juin 2022

 



Sur le banc
il n'y a personne,
mais il reste
comme un halo
de milliers d'histoires,
de milliers de pensée

et quelques baisers.







 

l'écureuil vif éclair
feu follet roux
apparait 
aux yeux
lavés
par les larmes
de la nuit

du promeneur
abasourdi
de croire
encore à la mort

alors que
dans les allées
du parc déserté
il éclate de vie

l'écureuil
fou d'être.







samedi 4 juin 2022

 



Se retirer doucement.

Il n'y a pas de lieu,
ni arbre, ni eaux,
ni cieux, ni oiseaux,

Tout est à distance
et tout ce qui est
rejoint sa paix.


Et l'on rejoint son être
le seul vrai,
l'être sans langage,
l'être de silence

et l'on sait
qu'il ne tient
qu'à soi-même
de ne plus jamais le quitter.

Tout le reste meurt
ou va disparaître.