jeudi 17 juillet 2025

 



Rien ne change
et tout change.
De qui est-on le père ?
De qui est-on l'enfant ?
Là haut le ciel attend
l'homme haletant qui 
s'est cru important.

La lumière ne demeure
 pas que là-haut.
Plongé en dedans
je ne vois rien.
C'est un aveuglement.
Un sourire d'enfant.
suffit à voir à nouveau.

Un peu de conscience,
un peu de douceur.
On n'est aveugle
que par peur de voir mourir
un fantôme qui passe son temps
au bord d'un mirage.

Il y a si longtemps,
un dimanche après-midi,
j'écoutais Suzanne Vega.
Sa voix m'emmenait au loin
au pays des enfants 
aimés pour eux-mêmes,
que l'on borde délicatement
avec la caresse d'un rêve.

Aujourd'hui 
c'est la même voix
qui m'enchante.
Rien ne change,
tout change.
La lumière me borde
et je pardonne au vieil homme
qui redevient un enfant.

Peut-être la poursuite d'un rêve
est la seule réalité
qui permet de voir
une rose se pencher
sur la nuit d'un cœur humain ?

Peut-être ce qu'il y a
de brisé en tout être
est comme une main qui n'a rien
et attend la chaleur d'une autre main
pour comprendre qu'elle est aimée ?


 




Arbre, forêt de Lamarche
gouache




 

 A l'intérieur du pigeonnier
du château des Petits Thons
une échelle tournante
permet d'accéder
aux centaines d'alvéoles
où venaient se nicher les pigeons.

Aucun bruit d'ailes
Seule l'échelle grince encore
quand on ose la pousser.

Vide des alvéoles
vide du pigeonnier
qui n'accueille plus la vie

Accueillir encore
et encore la vie
dans son vide offert.

Accepter d'être nourri
paisiblement
plus que de prendre.











mercredi 16 juillet 2025

 

Du haut de la cité
de la Mothe
où ne restent plus
que quelques ruines
à l'infini s'étendent
champs et forêts.
Peu de traces
enlaidissent le paysage.

Les nuages semblent goûter
une certaine immobilité
et l'arbre au milieu
du champ moissonné
a trouvé naturellement sa place.
Elle est immuable.

Contempler ces espace ouvert
Ouvrir ses mains, son cœur,
respirer l'immense sans peur

Accepter sa place
et s'y tenir immobile
sans repli sur des images
d'un soi-même
dont on ne sait plus rien

Avancer sur le chemin
d'une respiration
plus ample
comme délivrée
de ce qui l'oppressait.







mardi 15 juillet 2025



Détourner son cœur
de ce qui jamais
ne le nourrira

Pressentiment
de la laideur
de choses humaines
qui ne sont plus 
baignées d'aurore,

alors qu'une campanule
un chardon boule
ou les ailes
du Grand Mars changeant
gardent  trace
de leur origine

Si à l'extérieur
une telle délicatesse existe
n'est-il pas temps
de vivre uniquement
pour cela à l'intérieur ?










 

lundi 14 juillet 2025

 Arbre, forêt de Lamarche

pastel sec






A peine les yeux ouverts
les fermer avec gratitude
tout en remerciant
pour la merveille
d'un ciel toujours renouvelé
chaque matin
par la fenêtre
de l'escalier.

Et quelle pensée étroite
 aussitôt à ne pas croire
qui voit chaque journée
comme le grain à ajouter
au collier noir de la mélancolie.

Participer à cette danse
de la lumière et des nuages
même en boitant
et que le cœur y trouve
son espace pour
une unique chanson.