dimanche 6 juillet 2025

 



Le blog prend une semaine de vacances. De retour le samedi 12 juillet



Linogravure : "la porte du cœur"


Encore quelques pas
et sur la crête
il n'y aura plus rien.

Disparu.

Seuls
Le vent, l'immensité 
du ciel et des graminées
brûlées par le soleil.

Mais un chant continue
avec celui de l'eau
qui descend par bonds
une ravine inconnue

avec celui de l'oiseau
caché dans le bouleau
qui s'essaye tous les jours
à des notes nouvelles

avec la fleur qui chante
silencieusement
les couleurs de l'arc-en-ciel

avec une sœur de lumière 
qui l'accompagne
dans son effacement.









samedi 5 juillet 2025

 

Une autre lumière


Tu veux décrire cette lumière légère, incroyable merveille de voir, de goûter ce miracle de voir, lumière, légère lumière sur les visages et au plus haut des arbres, jeunes feuilles dont on distingue les nervures toutes irradiées, lumière du soleil ! Et toi, par où donc as-tu eu la possibilité de voir ?

Tu ouvres les yeux et c'est comme si cette jeune lumière te traversait, lumière sur les pétales blancs du cerisier qui voyagent au gré du vent, lumière sur le noir luisant de l'aile du corbeau. Tu la vois, tu la goûtes cette jeune lumière en forme de losange sur la couverture orange posée négligemment sur le sol de la chambre. Lumière qui se pose là, silencieuse, par où la contemples-tu ? Quelle lumière t'est donc donnée là ? Et même quand tu fermes les yeux, dansent des points d'or dans ton absence de vision, lumière légère sur les lilas mauves en éclosion, sans ton regard que deviendrait-elle ?

Tu vois, tu aimes cette lumière toute vive. Tu pourrais aussi bien être aveugle, il y aurait encore cette chaleur sur l'écorce, cet éclaircissement quand tu lèves la tête vers le ciel. Pourquoi existe-t-il tout de même des ténèbres ?
Ne plus rien voir, tomber dans le noir, être aveugle comme un aveugle ne le sera jamais, est-ce possible ? Ne fais-tu que voir lorsque par chance tu ouvres les yeux , Par quelle lumière vois-tu la lumière ?

Tant de questions qui vont loin, cherchent le tréfonds de ton être !

Tu ne veux plus mentir, même une seconde. Tu veux qu'elle passe cette lumière. Tu veux devenir son amant. Tu comprends le temps d'arrêt de la palombe à la pointe du sapin, quand vient le crépuscule. Elle s'immerge encore dans les derniers rayons du soleil couchant, comme si elle se nourrissait de lumière jusqu'à la dernière limite. Et tu sais, toi, ce dont tu as vraiment besoin. Tu ne veux pas que la fenêtre se referme. Tu ne veux pas de cet appel qui te ment, qui te fait croire que tes yeux sont simplement des yeux et qu'ils se fermeront définitivement.

Non, tu vois la lumière par une autre lumière qui t'attend !






vendredi 4 juillet 2025



Par la fenêtre de la chambre

un nuage s enflamme

avec le soir.

Effraction soudaine

dans l'obscurité 

qui monte entre les arbres.

Les feuillages se couvrent d' encre

pendant que le ciel rougeoie.

C est un peu semblable

à une vie humaine

où ombres et lumières

s'entremêlent.

Tout est à serrer

avec un coeur ouvert

comme un enfant

n a pas besoin de mots

mais d' un regard qui envisage

et d' une caresse de bon pain.

Oh ! se blottir en soi-même

entre les mains vastes

d' un mystère qui passe

comme l' hirondelle.



jeudi 3 juillet 2025

 

Vouloir atteindre
s'approprier
saisir
au delà de l'obscurité
une autre lumière,
un autre monde
et même
un autre langage.

Alors que tout était là
sans atteinte
et sans rien saisir.

comme une main 
peut donner 
une caresse pour rien
comme un visage sourit
sans raison

comme un regard
dépris de lui-même
dépose l'or
de son attention 
sur toutes choses,
sur tout être.

et tout devient
bénédiction







mercredi 2 juillet 2025

 

Foulque et canards blancs
glissent sur le miroir
de l'eau presque noire.

Doux glissé
presque irréel,
comme en apesanteur.

Douceur au cœur
avancer de même
sous l'ombrage.

C'est comme si
l'acceptation de ce qui est
cette chaleur intense,
la rendait soudain
plus supportable,

simple gratitude d'être
et de goûter
jusqu'à l'insupportable







mardi 1 juillet 2025

 

En bord de Meurthe
un vieux corbeau
en a vu d'autres.

Alors il ne bouge pas
malgré les promeneurs
et le vent qui l'ébouriffe.

Lui aussi a un regard
et son univers
qui a l'air paisible

Inutile de s'envoler.

Celui qui passe,
il le voit bien,
ne lui fera pas de mal
parce qu'il est vieux
et qu'il semble pacifique

Mais le promeneur sait bien
qu'il ne l'est pas tant que cela
et que la traversée continue.