mardi 31 août 2021

 



Mais qu'est-ce qu'il y a
derrière cette toile ?

Des plis partout.
Où est la faille
dans ce treillis ?

Ecarter les mailles.
Cela sent le renfermé.

Sur la place de la gare
tant traînent leurs ailes
dans les papiers gras.

En un instant,
tout peut basculer.
Même les murs
sont provisoires.

Ce sont les mendiants
qui donnent.

Les riches sont
vieux et tout ratatinés.






lundi 30 août 2021

 



Rien n'est mérité.
Une trouée soudaine
éclaire la journée.

Le seul trésor à offrir
n'est parfois
qu'une toile d'araignée.

Mais dans l'élan
de n'être rien
la toile se déchire,
la trame se desserre.

Et au travers
passe une lumière
que personne ne peut
emprisonner




dimanche 29 août 2021



Il suffit parfois
d'une porte et de fleurs.
Il n'y a qu'un pas à faire,
même petit.

Pas besoin de sonner.
On sait qu'on est accueilli.

On se reconnait.
C'est le plus important.
Chacun est l'hôte
de l'autre.

Viens dans mon auberge.
Ton cœur meurtri
se joindra au mien.



samedi 28 août 2021

 


Peu importe vos noms,

joli papillon et fleurettes.

Vous êtes toujours là.

Vous ne connaissez pas

la vanité des hommes.


Si seulement on pouvait

vous regarder

jusqu'à vous ressembler,


vous ressembler,

joue contre pétale

cœur qu'emporte l'aile,


Et voilà

que l'homme

loup pour l'homme

disparait.


Restent les larmes

qui brillent

et les ailes

qui rient.


Il n'y a plus personne.




vendredi 27 août 2021

 


C'est le cadeau du jour,

un papillon de nuit

inconnu.


Sur ses ailes de velours

qui lui font 

un manteau

d'automne,


deux points blancs

fascinent,


Sa tête est en broussaille

comme s'il se réveillait.


D'où vient-il ?


Il vient de la nuit des origines

dont les savants

ne sauront jamais rien.




jeudi 26 août 2021

 




"Pousse-moi fort,
jusqu'au ciel,
jusqu'au ciel !"

L'enfant rit
ferme les yeux
ivre de vent,
ivre d'espace.

On l'entend
chanter doucement :

"Jusqu'au ciel,
jusqu'au ciel,
puisque c'est
ma maison !"

Et l'on comprend
soudain
que c'est main-tenant
et pas demain.





 


Allée d'arbres
Parc Madame de Graffigny

Monotype




mercredi 25 août 2021

 

L'enfant boude 
ou fait la moue.

C'est sans doute
qu'il a compris
ce qui cloche
chez les adultes.

Tout ce faux semblant
pour paraître grand
alors que on ne l'ait pas vraiment.

Toute cette distorsion
entre le dire et l'être.

Jouera-t-il ce jeu
qui rend malheureux ?

L'enfant se tait.
Il voit l'épine
dans le cœur malheureux.

Il se promet 
de garder libre
le chemin de son royaume.







Portrait d'enfant. Musée des Beaux Art de Bayeux

mardi 24 août 2021

 




Au loin la voile avec
le ciel qui se voile,
s'efface lentement.

Les traces de pas 
aussi disparaissent
avec la marée.

Il ne restera que la mer
sous les étoiles
invisibles

et un promeneur
aux yeux pâles
qui marchera encore
guidé par la houle
dans la nuit noire
sans savoir pourquoi.






lundi 23 août 2021

 



Raviné, creusé,
sculpté, érodé
par les tempêtes
le brise-lame
tient tête
tient corps
tient bon.

Chaque ligne,
chaque creux
se forment
davantage
sous les assauts
du vent.

Le brise-lame
résiste
sans résister.

Il s'offre
tout simplement
jusqu'à
en devenir

singulier.




 






Arbres 

Parc de Madame de Graffigny

Monotype



dimanche 22 août 2021

 


C'est toujours comme cela.
On ne choisit pas.
On ne choisit rien.
Cela s'impose.

Un impératif.

un arbre,
un nuage,
autre chose.

Il y a comme un éclat.
une lumière ou une ombre
particulières.

C'est quoi ?

C'est comme si
dans une prison
sombre et étouffante,
un peu d'air ou un peu de soleil
surgissaient par effraction
pour rappeler
que cette prison est fausse,
que ces murs sont faux,
que tout ce qui s'y passe
n'est pas la réalité.

Les barreaux s'écartent.

On voudrait vivre
de l'arbre ou
du nuage illuminés

On  voudrait vivre
dans cette réalité.







tableau du Musée des Beaux-Arts de Bayeux

samedi 21 août 2021

 

« Tout homme croit que là où s’arrête son horizon, là finit le monde. »  Arthur Schopenhauer



Cela n'est jamais fini.
Le soleil disparait
mais réapparait
plus loin
pour d'autres terres.

On n'est jamais arrivé.

Et peut-être
est-ce mieux
de ne pas y arriver

et de recommencer.

l'horizon n'est pas une ligne
qui limite
mais un chemin.
Il n'y a pas de fin.

Et là-bas, plus loin
quelqu'un ouvre
des portes
que l'on croyait fermées.





vendredi 20 août 2021

 

Arbres (parc Madame de Graffigny)
cet après-midi, 15h

pastel sec





 

Des coques, des coques
des coquillages.

Penchés vers le sable
ils cherchent
des coques,
peut-être
leurs rêves
d'une perle rare.

Tout près de la mer,
non loin de la mère,
déjà enfants
ils cherchaient
des coques, des coques
des coquillages.

Personne n'a d'âge.
On cherche tous 
la paix du cœur
pour devenir sage.



jeudi 19 août 2021

 


Cerf-volant bleu,

le ciel là-haut
est-il plus bleu ?


le ciel là-haut
voit-il les bleus de la terre ?

Ne disparais pas
tout de suite dans l'outremer.

Un fil te retient.
Celui de la misère.

Plein de cerfs-volants
ne trouvent pas le vent.

Reviens, reviens.








mercredi 18 août 2021

 La lorgnette est cassée,
son petit bout avec.

Le soleil n'est pas couché,
mais le rayon vert apparaît.

les brise-lames sont brisés

les brise-larmes
ne marcheront jamais.

le cœur est brisé.

De cette brisure
jaillit l'immensité,

qui comblera
ce qui manquait
aux amants de l'unité.

















mardi 17 août 2021

 

Au fond,
c'est au fond
de la nuit
que tout devient clair.

Maintenant la clarté
s'est levée d'elle-même.

C'est jusqu'à la lie.
Il ne doit rien rester.

Hallali.

Et la vie sourit.











dimanche 8 août 2021

 

Le blog prends quelques jours de vacances !


A bientôt



"Car c'est en même temps
et au même instant
que l'amour est à l'œuvre
et qu'il est au repos
dans son bien-aimé,
les œuvres et le repos
se consolidant mutuellement.
Plus sublime est l'amour,
plus grand est le repos
et plus grand est le repos,
plus intime est l'amour,
car ils vivent l'un dans l'autre.
Celui qui n'aime pas ne se repose pas
et celui qui ne se repose pas n'aime pas. "

Ruusbroec, extrait des "Noces éternelles"




 


Matin clair à l'ombre
d'une clarinette.
Personne ne danse.
Seules les fleurs
n'ont pas perdu
leurs couleurs.

Notes et mots s'emmêlent,
se mêlent de vivre
au bord de la guerre
et de son étouffoir.


Il joue une chanson 
irrépressible,
que rien ni personne
n'arrête.


Le clarinettiste
semble être une ombre,
mais à l'intérieur
une flamme s'élève.
Elle brûle, tranquille
les filets de la mort.




samedi 7 août 2021

 


A quelques mètres l'une de l'autre
elles chantent.

La rose plantureuse
joue à la diva.

L'ombellifère
se contente d'un murmure qui
flotte sur un océan de verdure.

Et des fleurs minuscules
qui veulent se faire entendre
poussent un cri silencieux
vers le ciel.

Cela chante partout.
Cela bruisse de vie,

et souvent
l'on reste sourd

Même le silence chante,
lui qui voudrait tant
que l'on vienne à lui
pour se reposer.










 


"Larbre penché"

forêt de Haye

gravure pointe sèche



vendredi 6 août 2021

 


J'ai stoppé la voiture un peu brutalement.

C'était là.
Au milieu du ciel,
il n'y avait...

rien.

Les nuages s'étaient écartés.

Il avait dû pleuvoir
beaucoup de mots,
des brouettes de mots,
des tombereaux.

Et à la place,
il n'y avait ...

plus rien

dans ce ciel.







jeudi 5 août 2021

 



Il y a longtemps
que la vieille péniche
n'a plus bougé.

Il y a longtemps
qu'elle n'a pas
largué les amarres.

Se détacher.
Se dessaisir.
Se désencombrer.

Les cordes crissent.
La péniche crie.

Elle se croyait à bon port.
C'est seulement un enclos
où elle vit à petit feu.

S'écarter.
S'éloigner.
S'arracher.

Plus de passé,
ni d'avenir
ni même de présent.

Soif d'être
seulement.





mercredi 4 août 2021

 


La porte et grande ouverte.
Toujours.

Rien ne la fermera
Jamais.


Une fois
franchi le seuil,
on peut revenir
en arrière.

Pourquoi
l'ombre
et la mort ?

Pourquoi fuir
le seul lieu
où l'on est bien.

Garder
le cœur brûlant.






mardi 3 août 2021

 



On ne voit
dans le miroir
qu'un peu de feuillage.

On ne voit plus
de visage.

On envisage
autre chose

et cet oubli
fait du bien.

Il y a aussi
un bout de ciel.

Et cela suffit
pour comprendre
la vie d'un nuage.

Miroir,
qui est
la plus belle ?

C'est la vie.

Uniquement elle.

La vie qui donne vie
et cela est sans fin.




lundi 2 août 2021

 


Passer une heure
devant cette fleur

et le temps
où est-il passé ?

En son cœur,
celui de la fleur,
des étoiles
se sont mises à briller.

Rester muet
et sans pensées.

Seulement comprendre
avec la fleur
si bien formée

que le mystère
emporte tout

et qu'il n'y a plus
qu'à s'incliner.