dimanche 28 février 2021

 


Où la lumière ?
D'où la lumière ?

Lumière douce,
lumière de lumière 
qui ouvre les yeux
de celui qui voit,

La première fois,
la première lumière,
la lumière qui embrasse
et qui borde,

lumière tendresse
qui donne son lait,
qui donne vie

lumière qui décloue le papillon
libère la larve
de son cocon,

où es-tu,
d'où es-tu ?









Tenzin Palmo - La différence entre l'Amour véritable et l'attachement



Juste et vrai.



samedi 27 février 2021

 

Que vois-tu ?

Une poire ?

Une orange ?

Une mandarine ?

Un fruit parmi d'autres fruits ?

On l'a nommé pour toi,

On l'a décrit.


Mais si tu passes

une journée avec la poire,

l'orange et la mandarine,

tu vois plus loin,

les infinies nuances

et variétés du réel

qui se dévoilent doucement.


Alors tu oublies

les noms, les formes

et tu laisses place

à une présence,

à une vibration.





vendredi 26 février 2021

 




De singulières splendeurs
apparaissent au couchant.

L'ombre ne gagne pas.
Elle révèle.

On avance
ensorcelé
de mystère,

L'intention
à chaque pas,
à chaque geste
peut tout rendre

sacré.






 

"Retour à la Source"

Pastel sec





 


"De l'obscurité à la lumière"

Pastel sec






jeudi 25 février 2021

 

le cygne rêve
et son rêve
est une rivière
sous la neige.

Il glisse
vers nulle part.

Il rêve qu'il est
un flocon de neige
qui ne fond pas

et danse avec
les papillons blancs
de l'hiver.

Le cygne rêve

Un seul rêve suffit,
papillon blanc
qui ne meurt jamais






 


"Anima"

Pastel sec

d'après un tableau de Bernardo Luini




mercredi 24 février 2021



Haute futaie,
tout s'y élance
vers le ciel

ou tout l'implore.

Si seulement
un peu plus de ciel
descendait
au cœur des fourrés
asséchés par le gel.

Si seulement
racines
et houpiers 
se rejoignaient
dans le même élan.



 


"Qui es-tu pour me juger ?"

Pastel blanc sec





mardi 23 février 2021

 


Ce qui passe,
déjà passé,
la poule d'eau,

toi si loin,
moi qui est passé,
qui bientôt
y passera,

le passé est passé.
Qu'y-a-t-il eu avant ?
Qu'y aura-t-il après ?

Ignorance absolue.

On se trompe soi-même.






 


Eveillée.

Gouache




lundi 22 février 2021

 


le cheval délicatement
pose ses sabots
pour éviter les cailloux.

la cavalière
danse avec lui.

Il n'y a rien d'autre
que leur accord,

leurs corps
en harmonie.

La côte est rude.

Monter, descendre.
Etre présent.

Jours en silence.



dimanche 21 février 2021

 



Simplement être là,

être crocus.


Déploiement.


De la terre noire

et gelée

a surgi

le crocus.


Laisser surgir

l'inattendu,

une couleur,

une lumière.


La terre est bousculée.

Des blocs sont écartés.

Puissance de vie.


Etre là,

Etre crocus.




samedi 20 février 2021

 

C'est l'autre temps
qui vient,
sable d'étoiles,
or qu'on ne saisit pas.

Le cœur est
sur les lèvres,
et la douceur
donne au regard
des fontaines de lumière.

Ici, l'on peut naitre.
L'enfant a l'assurance
de porter son rêve.

Les arbres ont un chemin,
les nuages des crinières
qui s'évadent des miroirs.

C'est l'autre temps
abandonné du temps,
qui toujours aurait dû être,
et vient chaque matin,
vagabond sur le seuil
des maisons endormies !



gouache d'après un tableau ancien anonyme



Le coeur est un oiseau-- Richard Desjardins

Le cœur est un oiseau



vendredi 19 février 2021

 



Pas de chemin tracé
pour l'arbre.

Amputé
par deux fois
il change son trajet.

Ce qui compte
est toujours
au delà.





jeudi 18 février 2021

 




Sur la robe de l'hiver
qui a posé la fleur du pommier ?

La neige s'en est allée
sur le Fuji-Yama.

 Le Japon a apporté
du rouge samouraï
pour allumer
les jardins désertés.




 


Un sourire sans masque.

Monotype bleu





mercredi 17 février 2021

 

Sur les bords de la Seine,
coule le vent,
coule l'heure,

et le malheur s'en va
l'amour peut-être
demeure.

La péniche fend le fleuve
sans blessure,
les jours, les années passent.

Ce n'était qu'un rêve
les yeux ouverts.

La Seine ignore
tous les serments
prononcés par les amants.

Elle veut rejoindre la mer
quand il est encore temps.
















samedi 13 février 2021

 


Le blog prend trois jours de vacances !

A bientôt







 


A la mode de chez nous

savez-vous planter des choux ?


A la mode de l'univers

le soleil ne se plante pas.


Tout continue,

tout continuera.

Chou, chou

y es-tu ?


le soleil se lèvera

avec ou sans

l'homme.




 

Retirage de "La Porte"

linogravure





Ne désespère pas
Si le bien aimé te rejette ;
S’il t’éconduit aujourd’hui,
Il te rappellera demain !
S'il te ferme la porte au nez,
Ne t’éloignes pas ;
Reste patient à sa porte,
Car si tu attends patiemment
Après, Il te fera asseoir à la place d’honneur.
Et s’il te ferme tous les passages et toutes les voies,
Il t’indiquera une voie secrète que nul ne connaît.

Rûmi

 



"L'attente à la fenêtre"
d'après une estampe de Whistler

Fusain.




vendredi 12 février 2021

 




Fragile larme de glace
aussi incertaine
qu'un flocon,

cœur
à l'envers
qui contient
une infinité de mondes,

et qui va disparaître,

tu n'as pas de raison d'être

et c'est très bien.



jeudi 11 février 2021

 


Fleurs de neige
en hiver,
quels fruits
donneront-elles ?

J'habite déjà
une autre terre
où la neige fleurit

et je connais des arbres
qui soulagent ma peine.

Soudainement orphelin
les mésanges sont
de ma famille.

Même l'hiver
les anges ne perdent pas
leurs ailes








 Pour patienter...

"Chemin printanier"

gouache




mardi 9 février 2021

 


Au pays de l'hiver
la bise souffle
sur les pages d'un livre.

Bientôt il n'y aura
plus rien d'écrit.

Ce sera la page de l'étang,
celle des joncs sous le gel,
celle des forêts prises
dans leur rêve de givre,

Et je resterai là,
page blanche
où une autre main écrira.




lundi 8 février 2021

 


"Aux flambeaux, le long de la rivière"

Monotype




 





la tête à l'envers,
dans le ciel
 ou ailleurs,
je ne vais,
ni en haut,
ni en bas,
ayant rejoint
je ne sais quoi.

Et je m'y tiens.

Parfois je le perds,
et j'y reviens,
les yeux fermés,
les yeux ouverts.

Tout peut se taire.
J'ai assez souffert.

Tout devient clair
quand le ciel
est à l'endroit.











dimanche 7 février 2021

 

Le sapin du cimetière
qui a vu tant de corps
rejoindre la poussière
dépasse maintenant
toutes les maisons.

Qu'apporte-t-il au ciel ?
Qu'apporte-t-il aux hommes ?

Il sait sans savoir
que tout est vain

Mais au cœur
de l'éphémère
il se tient droit
comme ceux
dont le seul trésor
est à l'intérieur.




samedi 6 février 2021

 

Vivre au delà de vivre,
Ecarter le reflet ou l'oublier,
plonger.

Plus de charge,
le fardeau à l'eau,
Ne plus vivoter.

Je ne sais plus très bien.
Je ne sais plus tout court.

Simplement l'inspir.
Simplement l'expir.

Par où s'engouffre
autre chose,

une vie vivante
une vie de poisson
dans l'eau.






vendredi 5 février 2021

 



Car l'enfant souvent
n'a pas les mots qui trompent 
des adultes.
Il ne filtre rien.
Il boit la vie
comme la biche assoiffée
au bord de l'étang
trop sombre pour les étoiles.

Et on le déchire, on le fracasse
alors que son désir était d'or,
et que le trou qu'il creusait
dans la terre n'était pas une tombe,
mais un puits vers
la seule eau qui désaltère.

février 2019


 


"En chemin"

Gouache



jeudi 4 février 2021

 



Bois-le-Duc est comme une île
au dessus du monde.
La ville est un brouillard
où les esprits se brouillent.

Ici cela grouille entre les branches,
moineaux en bandes,
pies jongleuses,
corbeaux hiératiques.

Les chants d'oiseaux
sont aussi simples
que les maisons.

Et je me surprends à rêver
dormir ici un jour
la fenêtre ouverte
gardé par tous ces volatiles
qui frétillent.






mercredi 3 février 2021

 


Si l'amer monte
le doux aussi.
Si l'ombre gagne
la lumière se vivifie.

la somme des "non"
la somme des "oui"
dansent en moi
jusqu'au dernier crachat
au goût de mort.

Alors ?
Alors c'est la vie choisie.
Ce n'est plus la vie subie.

Subitement.

texte de février 2020









 

Le lac de Lausanne un jour d'hiver.

Gouache




mardi 2 février 2021

 

Maître corbeau
ne tient rien,
ne tient plus à rien.

Sur son arbre perché
il est prêt
à consoler
d'un croa retentissant
celui qui tient encore
à ses illusions.