samedi 30 juin 2018

-Alors-


Ce qui manque,
qu'est-ce qui manque,
pourquoi cela reste là
et que de toutes façons,
il n'y a rien ici
pour cela.

Même les plus belles lumières
sont pâlichonnes,
un petit signe tout juste.

Allez, je m'arrache,
cela se débarasse
cela remonte
de quel puits,
on n'en sait rien.

Mais cela tortillonne,
cela appelle
cela passera bien.

C'est ce qui manque.
Cela se rappelle
comme un eczéma
ravivé d'être gratté

Allez hop, je m'en moque.
Si cela part,
cela reviendra aussi.

Alors !





vendredi 29 juin 2018

-Il n'a rien vu-

Un oiseau a chanté
la douceur de vivre.
Il était assis
sur une souche,
et il a compris
que c'était
l'infinie douceur
qui l’appelait !

Il n'a rien vu
dans le feuillage
qui frémissait.
Il a seulement
perçu cette voix
si douce,
par l'oiseau
content d'être !

Aucune menace,
aucune angoisse !
Une infinie douceur !

mercredi 27 juin 2018

-Mon premier pas-

Dos tourné
au mur où
je m'étais heurté,
j'ai trouvé l'espace
que je ne voyais plus

Mon premier pas 
de danse a été
suivi d'un autre
puis d'un autre
et encore....




mardi 26 juin 2018

-le doux agneau-
-

Parfois la lumière
semble vouloir se cacher.
On ne voit plus rien,
on ne voit même plus l'autre.
Mépris, vengeance, violence.

La fourmi va son chemin
le papillon affolé
se frappe contre la vitre
avec le soir, les fleurs
se recroquevillent.

Si je ne fuis pas.
Je la vois cette ombre.
Elle est en moi.
Le doux agneau
ce n'est pas moi.

c'est vrai.






lundi 25 juin 2018


"Il n'y pas de mauvaises herbes"

C'est un poète qui l'a dit.
Je lis tant de choses
dans la fleur du liseron,

un peu de douceur
qui m'accompagne
jusqu'au coeur
de la nuit,

un peu de tendresse
invisible qui
s'exprime comme elle peut
dans le secret.



dimanche 24 juin 2018

-La distance-

La clématite
qui monte jusqu'à la fenêtre
forme une cascade
d'étoiles bleues.

Je m'y rafraîchis les yeux.

C'est aussi
une cascade de papillons.

Si j'approchais les mains,
peut-être s'envoleraient-ils ?

Chérir la distance









samedi 23 juin 2018


-La rose-
La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu'elle fleurit, 
N'a souci d'elle même, ne désire être vue.
Autres traductions : 
"La rose est sans pourquoi, elle fleurit parce qu'elle fleurit,
N'a pour elle même aucun soin, ne demande pas : Suis je regardée ?"

" La rose est sans pourquoi,
elle fleurit parce qu'elle fleurit,
elle ne se soucie pas d'elle-même,
elle ne se demande pas si on la voit."




vendredi 22 juin 2018

-La boule d'or-

La boule d'or
de la rampe d'escalier
rayonnait.
la courette était
dans un brouillard de lumière.

Le brouillard passait
par les interstices
de la porte de fer

Des rayons de lumière
se prolongeaient
jusqu'à même
venir marquer le trottoir

J'aurais aimé être assis 
sur la première marche
pour être inondé 
par cette clarté.




jeudi 21 juin 2018

-Pas assez-


Il était amoureux des mots
et pourtant les mots
pour lui n'étaient rien.

ou plutôt
les mots n'étaient pas assez,
comme le mot embrasser.

Partout il lisait
des messages
sans mots.

Il lisait sur les murs
dans les caniveaux,
au travers des fenêtres

Il lisait
sur les lèvres qui se ferment

Il lisait le pas qui titube
ou le pas qui conquiert

Il lisait l'oiseau fracassé
ou celui qui ose
à peine croire
à ses propres ailes.

Partout il lisait
la prison et les chaînes
à briser.

Il était amoureux des mots
mais les mots n'étaient pas assez
amoureux.

le mot feu, peut-être ?








mercredi 20 juin 2018

-Je veux vivre-

Sans qu'on lui dise
le pin est monté
vers la lumière.

Un homme crie.

D'autres cherchent
à le faire taire.

"Ici, il n'y a pas 
de lumière.
Retourne croupir."

"Mais je veux vivre"

Chacun est parti à ses affaires.

l'homme est resté
et soudain près du pin
un oiseau a chanté.

C'était la vie.






mardi 19 juin 2018


-C'était vrai-

Ce nuage m'a trouvé étrange,
allez savoir pourquoi.
Il me regardait marcher
le soir venu, les yeux baissés.

Il m'a reproché de ne pas le voir.
Je ne suis pas un nuage comme les autres.
J'ai une nouvelle à t'annoncer.

Cela m'a fait rire.
Une nouvelle à m'annoncer,
sur mon vieux trajet,
cette rue tant de fois empruntée,
Cause toujours, nuage.

"Pendant la nuit,
on a changé tes yeux.
Tu n'auras plus jamais
le même regard."

Je l'ai regardé droit
dans sa vapeur d'eau
et je l'ai trouvé étrange
étrangement beau.

Alors j'ai compris
que c'était vrai.



lundi 18 juin 2018


-Sur la feuille-

Un poème est écrit
sur la feuille.
Arriverai-je à le lire ?
Arriverai-je à le vivre ?

la feuille a un visage
comme le tien.
Rouge ou vert
votre sang est le même.

Je voudrais encore
entendre votre rire,

car la feuille rit
tous les matins
et toi, tu ris aussi,

et ton rire fait du bien.




dimanche 17 juin 2018







-Peut-être ?-


Peut-être suffirait-il
d'une prairie
pour que les rêves s'apaisent
et que l'homme sache prendre la main
que l'enfant lui tend ?




samedi 16 juin 2018


Stephan Micus - I Went On Your Wing (Behind Eleven Deserts)






-Tout devient calme-

La tourtertelle rêve-t-elle
au bord de l'étang
qu'elle est une libellule ?

Ou bien est-elle posée là
à l'ombre du chêne
pour devenir aussi 
immobile que lui ?

Peut-être aime-t-elle
être là ?

Quand on aime
tout devient calme




vendredi 15 juin 2018





-Des signes-

Cernes et lignes
sur le bois
ou la pomme de pin
se sont tracées
d'elles-mêmes.

Il reste des traces
qui te parlent
une langue mystérieuse,

Il reste des signes
où tu ne peux intervenir
sans que cela 
tourne au désastre.
















jeudi 14 juin 2018

-Quand ?-

A peine née
et déjà si fragile
au pied des murs gris
implacables,

tu es une fleur
qui chuchote :

quand rendrez-vous
les armes ?




mercredi 13 juin 2018


La lumière est plus têtue
que l'orage.
Peut-être parce qu'elle
ne se déchire pas
comme les nuages ?

Lumière toujours une.



mardi 12 juin 2018




Le ciel après l'orage
a secoué sa crinière
et la fleur oubliée
est devenue reine de lumière










lundi 11 juin 2018


Vois-tu l'hirondelle
qui s'envole folle,
parcourt l'espace
comme un dauphin
plonge dans la mer ?

La vois-tu pousser
un cri qui rejoint le tien,
le cri d'une liberté
qui plus jamais ne retournera
dans la prison vitreuse
des âmes mortes ?




dimanche 10 juin 2018

-Mon coeur déborde-


Que peut l'orage ?

Mon coeur déborde
de reconnaissance.

Oui, je suis débordé.
J'ai beau chercher
dans ma besace de mots
je n'en trouverai jamais
un assez beau
pour cette reconnaissance.

Petite flamme,
viens que je te protège.
Tes vacillements expriment
ta fragilité.

Que je te protège,
que je veille, veille, veille
sur toi
comme sur la prunelle
de mes yeux,


mon coeur déborde
de reconnaissance.







samedi 9 juin 2018



"Et ceux qui chantent et ceux qui dansent s'écrient: Toutes mes sources sont en toi."
Ps 87,7
  







vendredi 8 juin 2018

                            Nava Tehila - Yedid Nefesh 



A flots la lumière
hémérocalle
toutes tes cellules
vers le soleil
A flots la vie




jeudi 7 juin 2018


Millepertuis
mille étamines
pour dire oui,

le oui de l'oiseau
qui échappe
au filet de l'oiseleur









mercredi 6 juin 2018


Au coin perdu










Demandez le programme :
une page blanche
à écrire

Demandez la vie :
elle répondra

Demandez le feu :
et puis brûlez

Et si vous avez encore
quelque chose à perdre :

perdez la Mort !







mardi 5 juin 2018



Bénis soient les regards assez tendres, assez fous, assez vrais, pour me donner le coeur de m'espérer encore, de m'attendre à quelqu'un d'autre en moi. Les vrais, les seuls regards d'amour sont ceux qui nous espèrent, qui nous envisagent au lieu de nous dévisager.

Paul Baudiquey










lundi 4 juin 2018


Aide-moi
à garder les yeux ouverts :

Il y a un point
en chaque être
que nul ne peut comprendre.

Aide-moi
puisque Toi seul
comprend ce point.

C'est par là
que passent toutes les aubes
C'est aussi là
que les jugements et la méchanceté
des hommes s'effacent.

C'est là
que je suis épousé
au plus profond
de la solitude.





dimanche 3 juin 2018

Loin-près

Il y a bien 
un au-delà
des mots.

Emporté loin
très loin,
tellement plus loin,
je deviens muet.

Mes mots ne sont pas des mots.
je pose ma tête
je pose mon être
sur l'épaule du silence

Mon lit s'avance.
Par qui est-il porté ?

Si tu voyais où je suis,
tu comprendrais
sans un mot

Loin, si loin
et si près pourtant,

prêt à naitre enfin !

lalla, la lai
lalla, la lai
lalla, la lai