mardi 2 août 2016

-Un peu d'eau pure-

J'ai trois étoiles
dans ma poche,
brasero du petit matin.
Deux chevaux blonds
à l'allure princière
passent entre les épilobes.

Le soleil derrière
la crête de mélèzes
découpe des ombres
si piquantes qu'aucun
oiseau ne s'y pose.

A la place de ma tête,
rugissement du torrent.
Les pierres mouillées
se mettent à parler.
Les cristaux prennent feu.
J'ai les chaussures mouillées.

Une marmotte fait le guet.
Mon salut d'indien
ne lui fait pas peur.
Pourquoi les hommes
font-ils peur aux bêtes ?
Au pied de l'aiglière
les pensées reptiles
ont disparu.

Assis sur un rocher
je contemple une fourmi volante
qui a du mal à s'envoler.
L'herbe de la prairie
que j'ai traversé
a gardé la douceur
du rêve des étoiles.

Feu d'artifice blanc
des ombellifères.
J'ose à peine les effleurer.
Que manque-t-il à une fleur ?
Ici le chant des sources
invite à la fluidité.
Mes pieds trouvent
tout seuls le bon appui.

Un avion incongru
passe dans le ciel
comme un signe d'excès.
Que manque-t-il à l'homme ?
Un peu d'eau pure,
quelques fleurs
n'auraient-ils pas suffi ?



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