vendredi 29 janvier 2016

Le hêtre pourpre 2010

Partie 2




 Fugace

C'est comme si
une mésange
se posait dans la main,

et n'avait plus peur
du regard humain.

On ne peut toucher
ses ailes duveteuses.
Elle s'envolerait !

Mais elle reste là
avec ses perles noires,
présente.

Est-ce un oiseau,
est-ce une flamme ?
Elle disparaît.

Dans la paume,
à peine, un parfum !



La danse

Une fleur
ne supportera pas
la poche froissée.
Il viendra
les mains vides.

Mais il connait
une danse magique.
Après le premier pas,
on ne peut l'arrêter.

On tourne, on tourne,
et tout disparaît.

Et quand on ouvre les yeux,
on danse encore
revêtu d'enfance
comme les mariés
mettent leurs habits blancs !



Demande

L'on sait déjà,
c'est pour cela
que chaque seconde
est une étoile.

L'on sait tout
jusqu'au tréfonds,
voir souffrir
et tout se brise.

Alors, on traverse
des murailles,
saute des torrents
pour que se taisent
les blessures.

Chaque larme
demande sa caresse,
chaque abîme
demande son baiser,

et chaque cri
désire un chant
doux à écouter !


De retour

C'est comme une maison.
La porte s'ouvre,
la soupe fume
dans l'assiette.

Il n'y a pas de question.
Rien ne sera vu.
C'est un aveugle qui sert.
Par la fenêtre
les montagnes rougeoient.

Des oiseaux peut-être
enlèvent le manteau
et sa nuit qui étrangle.
On reste près du feu.

Les flammes vives
racontent une histoire.
On reconnaît la sienne.

On voit les fils d'or
les déchirures
sans crainte aucune.

Puis l'on s'endort
dans un lit de parfum
comme un bébé
après le sein !


Flocons

La neige passe.
Il n'y a plus d'hommes,
il n'y a plus de maisons
Il n'y a plus
que les flocons
qui ont tout envahi.
Tout est blanc,
tout recommence !

Avancer dans ce vide,
écrire sur la page vierge,
voici,
être vivant,
rien d'autre à dire
que vivant.

C'est comme si
une fenêtre s'ouvrait
que dans la chambre
rentraient les flocons,
qu'ils se posaient
sur les lèvres
pour redevenir muet !


Ouverture

Ce n'est pas le désir,
c'est un manteau de laine.

Ce n'est pas soi-même,
c'est l'autre à sa lumière.

Ce n'est pas saisir,
c'est poser un baiser
comme le matin
tremble la rosée.

Ce n'est pas brûler,
c'est être une rivière
qui descend innocente
jusqu'à la mer.

Ce n'est que
délivrance,
au bord d'un horizon
où l'oiseau
comme une voile
honore l'espace
de ses ailes !


Cristal

C'est ainsi,
le rêve est un
verre de cristal.

Il chante
sous le doigt,
se brise d'un geste
maladroit.

Mais au milieu
des éclats,
une goutte d'eau
pure est là !

En elle
se reflète
un monde,

et au milieu,
une étoile
prête à l'enflammer !







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire