mercredi 8 juillet 2020



Etre là dans la nuit
avec un piano qui chante
et comprendre enfin
qu'il n'y a aucune distance,
aucun lointain,
des voix qui se touchent,
des corps qui se parlent,
des âmes en passage
qui hésitent vers le jour,

être là sans comprendre
livré à l'espace,
proche d'être délivré
et presque toucher
du doigt un silence
où tout ruisselle
sur la plaie
qui se referme,

être là avec
toutes ses traces,
ce mépris avalé,
ce poison qui
ronge l'écorce
où peut passer l'aurore,

être là, ne plus craindre,
épousant peu à peu
sa mort, regard
désarmé sur sa folie,
comprenant les coeurs
avant le moindre mot,

être là acceptant
toutes les incompréhensions,
arrimé, fixé, lié
à son désir loin
de l'apparence vacillante,

être là ayant
essayé de donner
sans même rien avoir,
et n'ayant rien
ayant essayé d'être,
gardant ce mystère
qui passe
dans toute fragilité,

être là, voir passer
tous les discours,
toutes les ruses,
les feintes pour échapper
à cette reconnaissance
du vide d'où peut
naitre la vérité,
humble, discrète,
qui jamais ne blesse,
ne méprise, ne froisse,

être là, délicat
apprentissage
pour que chacun
se déploie, croisse
à partir de la
simple confiance
d'un regard,
en retrait,
un peu perdu
déjà dans les étoiles,

être là et
ne rien prétendre
comprenant jusqu'à la haine
ou l'osbcur piétinement,
désirer seulement
que douceur advienne,
douceur étrange
pour laisser place,

toute la place !

avril 2013






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