-Le hêtre pourpre 2010-
partie 7
partie 7
Le départ
Vous partirez,
ce sera le soir.
Il restera
un moment
avec le son
de votre voix.
Tout s'éteindra
cela doit être.
Il peut garder
quelques jours
l'étrange feu
d'un regard.
Puis meurt
la dernière braise.
Il reste dans le
noir
avec ce mystère
qui fait mal.
Ainsi se révèle
la lumière !
Fleur de lotus
Les mains s'ouvrent.
Est-ce du sable,
de l'or, du soleil
qui s'écoule ?
Regarde ces mains
qui n'ont plus de
cerveau !
Elles caressent
l'air,
elles sont des
papillons
qui cherchent un
enfant
dans les visages en
prison.
La vie s'ouvre,
et c'est comme
une mort douce,
un aveugle ébloui
par un cri de
tendresse !
Le marcheur
Il y a toujours
une plage immense
où les mouettes
accompagnent
un marcheur
qui ne sait plus
pourquoi il marche.
Si seulement
quelqu'un
pouvait lire
dans son regard ?
Il y verrait
les myriades
d'étoiles
qui vont aussi
leur chemin
dans l'ignorance !
Baume
L'arbre, sans
paroles
a tout compris.
Chaque feuille, en
rêve,
se posait sur les
plaies.
La rose était
encore
plus belle qu'hier
dans l'innocence
de son parfum.
Les moineaux dont
on ne voit jamais
les paupières ont
tout de même fait
une prière
les yeux fermés.
De la peine,
il n'est rien resté
!
Cercle parfait
Perdue de vue,
est-ce une étoile ?
Une main qui tremble
soulève un rideau,
et il n'y a plus
que ciel et terre
en une danse.
Les vagues
succèdent aux
vagues.
Il est bon
maintenant
de tomber en arrière
les yeux fermés,
puisque tout est
relié,
l'étoile du ciel,
l'étoile du regard
que l'on aime,
et l'étoile de
l'âme
qui rejoint sa
demeure.
La prédiction
Le fleuve ne
s'éloignera pas,
et au plus haut
des peupliers qui
brillent,
quelques oiseaux
n'arrêteront jamais
de chanter,
et ce sera ainsi
avec la fraîcheur
de l'herbe,
le chemin sur la
rive
où un homme âgé
a oublié son âge.
Dans le soir qui
viendra
on entendra toujours
le même cri des
enfants
qui cherchent à se
perdre
dans le noir !
Tout se rejoint
Des moineaux
se poursuivent,
les cassis
sont mûrs.
Avec le chant du
merle
montent des voix
humaines.
Pigeons et
tourterelles
se cachent dans les
feuillages.
A l'autre bout de la
ville,
on entendrait
presque
des murmures
ou les jeux d'eau
des enfants en plein
soleil,
tout se rejoint,
tout s'étreint
jusqu'au sommeil !
Au calme
Atteindre,
attendre,
il n'y a rien
le soleil tombe
sur les jardins.
Bataille de merles
à l'ombre des
buissons,
la chaleur monte
dans les maisons.
Il attend les mots
comme d'autres
guettent les
papillons !
Cette nuit
Cette nuit est un
nid
d'épines et de
pétales.
Le corps est une
étoile
qui n'a plus de
refuge.
Cette nuit a des
dents
à chaque passage.
Elle laisse une
marque
d'où jaillit le
cri.
Cette nuit est une
porte
vers une terre
simple
non-faite de main
d'homme
où le feu est à
l'oeuvre !
Voir autrement
A partir de
maintenant
est né un autre
espace.
Par la fenêtre de
cette pièce
rentre une lumière
différente.
L'encre est douce
sur le papier,
les phrases que
contiennent
les livres en
désordre
sont des oiseaux
passagers,
et l'air que l'on
respire
a une conscience
étoilée.
A partir de
maintenant
aucune seconde
ne revient au même,
mais se dévoile
toute chose délicate
!
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