Au bout du fil
Au départ, il y a ce désir de trouver un fil,
aussi mince soit-il dans le labyrinthe.
A tâtonner dans l'obscurité, tu l'as trouvé.
Il était sur le point de rompre.
Tu l'as senti, le tenant entre tes mains.
Tu t'es mis en marche.
Le fil glissait facilement.
Ton front heurtait
parfois des pierres sur la paroi,
mais le fil était là. Parfois tu croyais
apercevoir une silhouette,
mais le fil t'entraînait plus loin. Tu ne
pouvais pas t'arrêter.
Comme sur un écran blanc, des souvenirs apparaissaient,
mais le fil te permettait de traverser cela,
comme on s'enfonce par jeu dans un
profond brouillard.
Le fil était là. Il ne te quittait pas.
Puis un jour, tu as cru être sorti du labyrinthe.
Il n'y avait plus de
recoins, ni de parois.
Tout semblait s'être élargi, comme si tout en toi
et autour de toi respirait.
Le fil entre tes mains t'a semblé inutile.
Tu l'as lâché, presque soulagé,
enivré par cette nouvelle liberté !
Tu t'es mis à courir, mais à chaque pas ou presque,
des hommes et des femmes tâtonnaient dans l'obscurité.
Ils cherchaient un fil, aussi mince soit-il !
Tu as regretté le tien. Tu t'es mis à le chercher avec eux.
Tu étais décidé à aller jusqu'au bout du fil.
Tu n'étais plus seul.
D'autres cherchaient avec toi.
D'autres tenaient un fil fragile entre les mains !
Tu voyais que plus personne ne lâcherait son fil.
Alors, malgré l'obscurité qui revient,
tu continues ton chemin.
Parfois les fils se croisent et se décroisent,
mais ce sont des fils d'or
qui réchauffent les mains
et éclairent les cœurs !
Peut-être ne sauras-tu jamais
ce qu'il y a au bout du fil ?
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