vendredi 26 janvier 2024

 


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Trouée ivoire dans la grisaille. Pas un souffle ! Pas un oiseau dans le ciel ! Des bouquets sombres des arbres nus émergent des sapins comme des portes vers la nuit. Il se repose et ne pense plus.

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Conscience qu'il est, simplement avec ce corps, sa maison d'os et de sang bouillonnant, qu'il habite mais aussi qu'il emmène où il a décidé. Et là, c'est vers la cheminée de l'immeuble d'en face qu'il a tourné le regard.

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Une fumée grise s'en échappe et se dissout doucement. Conscience du temps, du mouvement qu'accentue le passage d'un oiseau lointain qui vole en cercles de plus en plus larges. Lui, où est-il ?
La cheminée ne fume plus. L'oiseau a disparu. Conscience qu'il respire ! Il goûte la fraicheur de l'air
à chaque inspiration.

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Tout peut exister à cet instant devant lui, dans la liberté. Ecoute et regard pour ce qui lui est donné, même si c'est l'espace gris et presque désert que délimite la fenêtre de sa chambre. Il demande seulement à sa maison-corps de rester tranquille

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Que chercherait-il puisqu'il ne se raconte plus d'histoires ? Les derniers remous ont été emportés par la fumée de la cheminée. Mais il y a un fleuve près de lui, si large qu'on aperçoit à peine l'autre rive. et ce fleuve coule sans questions !

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En fermant les yeux, il entendrait presque les cris des enfants qui s'y baignent, cris de vie qui rejoignent son propre désir, malgré la solitude, son corps immobile, et le vide qu'il accepte de ne pas fuir !

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Ce fleuve invisible, il a à le laisser être. C'est comme le refrain d'une chanson inventée que fredonne un enfant, ou le pas de danse que l'on se retient malheureusement d'esquisser dans une foule endormie, ou l'oiseau étourdi qui chante l'aube à minuit.......la vie, la vie si vaste !












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