mercredi 1 novembre 2023

 


Avant les tempêtes

Pas un souffle de vent. Les arbres s'éteignent les uns après les autres.

Un enfant dans l'obscurité d'une chambre attend la main d'une femme sur son front. Mais elle ne viendra pas.

Plus jamais cette caresse n'aura le pouvoir d'écarter les ombres qui dansent sur le mur.

Etre un murmure qui sait si bien se cacher dans la terre brune que l'on remue avant l'hiver, un murmure aussi léger que la danse des mésanges sur le noisetier.

Ne pas perdre le fil. Le brouillard monte des prairies humides pour effacer les dernières lueurs sur la colline, pour que tout revienne à ce qui compte vraiment.

Il n'y a plus rien là-bas. Il n'y a même plus de visage. Le rosier est mort avec toutes ses promesses. Ce n'est plus que du bois sec. Un mur s'est écroulé.

Même la nuit, la chambre s'ensoleille. Les ombres ne reviendront plus. Etre un enfant qui n'attend plus la caresse d'une main. Tout est donné maintenant.

Seul ce qui est réel ne peut mourir. Etre un murmure qui se poursuit jusqu'aux étoiles et ne demande rien pour lui-même.

Etre immobile comme l'arbre fauve au crépuscule parmi les lumières des immeubles qui s'allument.








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