mardi 24 janvier 2023

 


-Le hêtre pourpre 2010-
              partie 7


Le départ

Vous partirez,
ce sera le soir.
Il restera
un moment
avec le son
de votre voix.

Tout s'éteindra
cela doit être.

Il peut garder
quelques jours
l'étrange feu
d'un regard.

Puis meurt
la dernière braise.

Il reste dans le noir
avec ce mystère
qui fait mal.

Ainsi se révèle
la lumière !



Fleur de lotus

Les mains s'ouvrent.
Est-ce du sable,
de l'or, du soleil
qui s'écoule ?

Regarde ces mains
qui n'ont plus de cerveau !
Elles caressent l'air,
elles sont des papillons
qui cherchent un enfant
dans les visages en prison.

La vie s'ouvre,
et c'est comme
une mort douce,
un aveugle ébloui
par un cri de tendresse !



Le marcheur

Il y a toujours
une plage immense
où les mouettes
accompagnent
un marcheur
qui ne sait plus
pourquoi il marche.

Si seulement quelqu'un
pouvait lire
dans son regard ?
Il y verrait
les myriades d'étoiles
qui vont aussi
leur chemin
dans l'ignorance !





Baume

L'arbre, sans paroles
a tout compris.

Chaque feuille, en rêve,
se posait sur les plaies.

La rose était encore
plus belle qu'hier
dans l'innocence
de son parfum.

Les moineaux dont
on ne voit jamais
les paupières ont
tout de même fait une prière
les yeux fermés.

De la peine,
il n'est rien resté !





Cercle parfait

Perdue de vue,
est-ce une étoile ?

Une main qui tremble
soulève un rideau,

et il n'y a plus
que ciel et terre
en une danse.

Les vagues
succèdent aux vagues.

Il est bon maintenant
de tomber en arrière
les yeux fermés,
puisque tout est relié,

l'étoile du ciel,
l'étoile du regard
que l'on aime,
et l'étoile de l'âme
qui rejoint sa demeure.





La prédiction

Le fleuve ne s'éloignera pas,
et au plus haut
des peupliers qui brillent,
quelques oiseaux
n'arrêteront jamais de chanter,
et ce sera ainsi
avec la fraîcheur de l'herbe,
le chemin sur la rive
où un homme âgé
a oublié son âge.
Dans le soir qui viendra
on entendra toujours
le même cri des enfants
qui cherchent à se perdre
dans le noir !




Tout se rejoint

Des moineaux
se poursuivent,

les cassis
sont mûrs.

Avec le chant du merle
montent des voix humaines.

Pigeons et tourterelles
se cachent dans les feuillages.

A l'autre bout de la ville,
on entendrait presque
des murmures
ou les jeux d'eau
des enfants en plein soleil,

tout se rejoint,
tout s'étreint
jusqu'au sommeil !




Au calme

Atteindre,
attendre,

il n'y a rien

le soleil tombe
sur les jardins.

Bataille de merles
à l'ombre des buissons,

la chaleur monte
dans les maisons.

Il attend les mots
comme d'autres
guettent les papillons !




Cette nuit

Cette nuit est un nid
d'épines et de pétales.
Le corps est une étoile
qui n'a plus de refuge.

Cette nuit a des dents
à chaque passage.
Elle laisse une marque
d'où jaillit le cri.

Cette nuit est une porte
vers une terre simple
non-faite de main d'homme
où le feu est à l'oeuvre !




Voir autrement

A partir de maintenant
est né un autre espace.
Par la fenêtre de cette pièce
rentre une lumière différente.

L'encre est douce sur le papier,
les phrases que contiennent
les livres en désordre
sont des oiseaux passagers,
et l'air que l'on respire
a une conscience étoilée.

A partir de maintenant
aucune seconde
ne revient au même,
mais se dévoile
toute chose délicate !


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