dimanche 14 juin 2020




La porte s'ouvre. Les branches saluent le paysage qui vient se poser là dans son immédiateté de paradis. Pas un homme, pas une bête. Le paysage est nu. Il n'y a rien à ajouter.
Inutile de franchir ce seuil. Je suis au bord d'un monde à vénérer. Le langage ici ne peut être qu'un oiseau qui repart aussitôt.
Les dernières sentinelles de la forêt époussettent de leurs branches ce qu'il y a d'inutile. Tout est donné en cet instant même. La porte ne se ferme jamais. Seuls les yeux se détournent.
Je suis ce monde. Il est en moi, comme une perle dans son écrin. je peux l'emmener partout avec moi. Je suis son repos et son invitation à m'y reposer.
Il est une caresse de l'être, une tendresse pour qu'advienne un visage, seuil vers l'ouvert.
C'est lui qui étreint, c'est lui qui apaise. C'est lui qui donne et guérit le cri, apporte le silence comme on revêt une robe, avec respect et fragilité.
Il n'y a rien à franchir. Il n'y a pas à s'élancer. Ce serait une profanation. Non, simplement être bien dans cette distance qui est aussi un échange, un dialogue secret.




4 commentaires:

  1. Un pas en avant, et j'y tombe, avec délectation....
    Belle ouverture vers le silence et l'ombre qui m'attendent.
    Merci François.

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  2. "Le langage ici ne peut être qu'un oiseau qui repart aussitôt."
    J'aime, bonne semaine François.

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