vendredi 19 avril 2019


La vie minuscule,
la vie qu'on ne voit pas,
tout ce qui n'aura pas d'histoire
ou si peu,
tout ce qui est 
réduit en poudre,
que disperse le vent,

et pourtant,
la vie obstinée,
la vie vaille que vaille
coûte que coûte
dans son manteau de silence
et de feu qui couve,



c'est à elle que je m'adresse,

c'est elle qui vient au bord du chemin,
me porte sur son épaule,
une aube où la fenêtre
reste ouverte.


Je viens avec deux mains vides,
une tête qui résonne
et perd ses mots,
un cœur grillagé
par l'angoisse.
Je viens avec mon paletot
aux manches usés,
et des taches, et des trous,
et de la nuit qui s'écoule
des poches.
Je viens goûter le souffle
et l'espace du vivant.


Car on n'est pas moins homme
d'être ce que l'on est,
sans tricher,
avec son vacillement
et ses questions en vrille.
Je viens à la vie incertaine,
celle qui chuchote,
celle qui pleure aussi.


Je viens à la vie.
J'avance jusqu'à sa robe
ou son alcôve,

tombe en tendresse,

ne me relève plus de force
mais d'oiseaux,

tourné vers ce qui est
dans l'oubli de ce qui n'est pas




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