samedi 10 février 2018

                    Quelques notes du désert   (janvier 2012)                                                                      
           
La parole est simple
comme un chêne noir
sur un coteau de neige !
Des branches pures
parlent pour lui
de son goût de vivre
qu'il ne connait pas !
 
              *
 

Neige de brouillard
qui tombe fine
sans souffle de vent,
si doucement
qu'elle ralentit le temps,
n'empêche pas
l'envol noir des corbeaux
devenus muets soudainement !

             *
Cet oiseau
sur un fil
de l'abîme,
s'il te regarde
aussitôt il oublie
le vide.
Tant de vies
que le vide fascine
faute d'être fascinés
par un visage  !
 
          *

livres en nausée,
pages tournées,
encre noire
qui obscurcit
un peu plus
le soleil intérieur,
livres adorés,
pages qui apaisent,
mots qui redonnent lumière
au coeur des nuits d'encre
où l'âme se meurt.

             *
Il a crié : "où es-tu ?
et elle  s'est tu,
lui aussi !
            
   *
Ne lis pas ces lignes
tu  ne trouveras jamais
où elles se terminent !

   *
Parfois il pique,
mais jamais longtemps !
Après il offre une rose
au sortir de la nuit !

  *
N'ouvre pas cette porte,
elle donne sur une aube
qui ne se lève jamais !

*

Plaine sans frontières
sans bosquets et chemins,
rien que le vent,
et la lumière qui meurt !
 
   *
 

Au pas du jour,
un silence transi
envahit tout !
 
  *

Etoiles bleues
du myosotis,
quelle parole
pour la finesse de tes pétales ?
Perdre du temps
avec une fleur,
en tomber amoureux,
voilà une part
du mystère.

  *

Le couple de
rouge-queues
est de retour,
fragile amitié
qui a survécu
à l'hiver !
    
     *

Poursuite de mésanges
entre les branches,
nuages qui continuent
leur voyage vers l'Est,
éléments du monde
qui n'ont pas besoin
des tourments de l'homme !
 
 *

Grande ouverte
une bouche
de lumière
qui déchire
le ciel gris
l'avertit
de ne plus avoir
de pensées tristes !
 
   *

Impossible ?
Sans doute !
Les feuilles mortes
ne remontent
pas à l'arbre !
Mais l'arbre
ne décide pas
la sève à revenir
nourrir ses branches
au printemps !
      
     *
A la fenêtre
d'un mourant
les oiseaux
ne se taisent pas,
mais ils noyent
de leur chant
l'angoisse
de celui
qui s'absente !

  *

Voix métalliques
à la radio
qui compte les morts,
et dans la terre blanchie
par le grésil,
surgissent timides
les quenottes vertes
des tulipes !


   *

Oiseau
qui s'échappe
de sa main,
ne reviens pas !
emporte loin
la caresse
qu' il désirait
te donner !
 

 * 
Le temps
d'ouvrir les yeux,
de comprendre un peu,
et déjà le dos se courbe,
au loin sur le chemin
accourent déjà
les visages sans rides
des suivants !
  *

Voici une main !
Qu'elle s'ouvre
puisqu'elle ne demande rien !
Rien que le vent,
une ronde, un chant
sur des lèvres
qui s'étaient éteintes !
 
   *

Lumière revenue,
nudité du jour,
qu'apprendre encore
de la nuit !

              





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