vendredi 22 décembre 2017

En attendant le printemps, un texte d'avril 2014

Tu veux décrire cette lumière légère, incroyable merveille de voir, de goûter ce miracle de voir, lumière, légère lumière sur les visages et au plus haut des arbres, jeunes feuilles dont on distingue les nervures toutes irradiées, lumière du soleil ! Et toi, par où donc as-tu eu la possibilité de voir ? 

Tu ouvres les yeux et c'est comme si cette jeune lumière te traversait, lumière sur les pétales blancs du cerisier qui voyagent au gré du vent, lumière sur le noir luisant de l'aile du corbeau. Tu la vois, tu la goûtes cette jeune lumière en forme de losange sur la couverture orange posée négligemment sur le sol de la chambre. Lumière qui se pose là, silencieuse, par où la contemples-tu ? Quelle lumière t'est donc donnée là ? Et même quand tu fermes les yeux, dansent des points d'or dans ton absence de vision, lumière légère sur les lilas mauves en éclosion, sans ton regard que deviendrait-elle ?

Tu vois, tu aimes cette lumière toute vive du printemps. Tu pourrais aussi bien être aveugle, il y aurait encore cette chaleur sur l'écorce, cet éclaircissement quand tu lèves la tête vers le ciel. Pourquoi existe-t-il tout de même des ténèbres ? 
Ne plus rien voir, tomber dans le noir, être aveugle comme un aveugle ne le sera jamais, est-ce possible ? Ne fais-tu que voir lorsque par chance tu ouvres les yeux , Par quelle lumière vois-tu la lumière ? 

Tant de questions qui vont loin, cherchent le tréfonds de ton être !

Tu ne veux plus mentir, même une seconde. Tu veux qu'elle passe cette lumière. Tu veux devenir son amant. Tu comprends le temps d'arrêt de la palombe à la pointe du sapin, quand vient le crépuscule. Elle s'immerge encore dans les derniers rayons du soleil couchant, comme si elle se nourrissait de lumière jusqu'à la dernière limite. Et tu sais, toi, ce dont tu as vraiment besoin. Tu ne veux pas que la fenêtre se referme. Tu ne veux pas de cet appel qui te ment, qui te fait croire que tes yeux sont simplement des yeux et qu'ils se fermeront définitivement. 

Non, tu vois la lumière par une autre lumière qui t'attend !


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