jeudi 18 mai 2017

Proche de la déchirure (un texte de 2012)

Dans cette absence,  disparu près des nuages immobiles, il suit une hirondelle qu'aucune fenêtre ne retient. Les feuillages sur la colline se balancent avec douceur.Ailes luisantes, un corbeau
passe et repasse !Volée de cloches lointaines !
Si on lui demandait ce qui l'habite intérieurement, il y aurait une litanie de voix humaines
qui se rassemblent et cherchent un passage dans la mer du ciel comme les frêles hirondelles de ce dimanche laiteux.
Rien d'autre que des voix ! Voix souvent qui ne comprennent pas, voix perdues sans appui et dont il est le compagnon, voix qui se délivrent de l'effondrement, ruines et cendres auprès de l'unique fleur qui joue avec la lumière !
Voix passées au crible de l'angoisse qui cherchent des visages où reconnaître leur nom d'homme et vont brisées seulement, crécelle au cœur, dont on s'écarte invisiblement !
Il est avec ses voix,  si proche d'une naissance lorsque l'élan de l'enfant est accueilli d'un simple sourire radieux et que profondément le fil se renoue entre les vivants et les morts !
Tout se pardonne alors dans un cercle qui se referme.
Le vent a emporté les dernières lettres d'un pourquoi sans réponse !
Ne reste plus que noblesse des feuillages qui dansent !
Il pose sa tête doucement sur l'épaule d'un monde où il fait bon !
Il écrit ces quelques mots avec son dénuement.
Il écrit humain comme on goûte du pain et boit un verre
d'eau fraîche au sortir d'une fièvre, habité de silence,
proche de la déchirure où l'on respire enfin !

Tableau de Patinir

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