mardi 1 novembre 2016


un autre poème d'Edith Södergran

Le pays qui n'est pas

Je languis après le pays qui n'est pas
car tout ce qui est, je suis lasse de le vouloir.
En runes d'argent, la lune
me parle du pays qui n'est pas,
le pays où chacun de nos souhaits
se trouve miraculeusement exaucé,
le pays où tombent nos chaînes,
le pays où nous venons, dans la rosée de la lune,
rafraîchir notre front meurtri.
Ma vie fut une brûlante illusion.
Mais il est une chose que j'ai découverte,
une chose que j'ai vraiment conquise–

le chemin du pays qui n'est pas.
Dans le pays qui n'est pas, mon amour
se promène ceint d'une couronne étincelante
Qui est mon amour ? Noire est la nuit
et les étoiles en réponse frémissent.
Qui est mon amour ? Quel est son nom ?
La voûte du ciel s'élève de plus en plus haute
et dans l'infini des brumes,
ignorant la réponse, un enfant se noie.
Mais l'enfant de l'homme n'est que certitude,
plus haut que les cieux, il élève les bras.
Vient alors une réponse : Je suis
celui que tu aimes et toujours aimeras.

Ibid Le pays qui n'est pas p.179


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