dimanche 11 septembre 2016


-Un coin perdu-

C'est un coin perdu où il n'y a rien, à part quelques herbes sauvages qui se dessèchent, un coin où l'on se perd pour la beauté de quelques étoiles, une trouée de silence où même un oiseau n'ose s'aventurer.

Je ne sais plus bien où il se trouve. Peut-être même que je ne saurais y retourner. C'est un coin qui me parle sans rien dire. Je reste devant bouche bée.

Il est impénétrable. D'ailleurs personne n'ose le fouler. la ville gronde à ses côtés, la ville océan qui voudrait envahir cette île étrange et n'y arrive jamais.

Je sens que là, en son centre vibre un espace où il ferait bon disparaître. Si j'avance encore de quelques pas, tout s'effacera, et il n'y aura plus rien.

Si l'on me retrouve, j'aurai perdu la parole,
n'aurai plus que le souffle et le regard
pour traverser des murailles de mots
qui pensent savoir
et ne savent rien.

Alors j'attends là qu'un être vivant s'avance, oiseau ou papillon, cela n'a pas d'importance, et m'invite à rentrer en cette clairière sans porte.

Si personne ne vient, je garderai ma distance, offrirai à ceux que je rencontre quelques gouttes de silence de ce coin perdu où il n'y a rien,
à part quelques herbes blanches
que la neige pliera





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