-Le grand espace-
Le grand espace est comme l'éclair.
Le cèdre du Liban en est tout décoiffé.
Volet qui s'ouvre, poussière révélée,
je respire au bord de l'ordinaire
des brins de soleil.
Le hêtre pourpre est une erruption
au sommet de la colline qui se déplie.
On entendrait presque
le gémissement des feuilles.
Je me déplie et m'étire
histoire de perdre
quelques rides stériles.
Big-bang d'un enfant qui vient de naître.
Les yeux à peine ouverts,
il explore la forêt vierge de son monde.
J'avance aussi,
immobile,
en territoire inconnu.
Ne m'enlevez pas les yeux de ma naissance.
J'invente des caresses et des frissons.
Je cherche d'autres langues
où chacun peut reconnaître
le grand espace, le large horizon
qui l'attend.
Nul orgueil dans ma grandeur
puisqu'elle sort de prison !
Je cherche les jonctions,
la chaîne qui se brise,
le fluide qui sait glisser
sous les portes obscures.
je cherche d'autres visions
où le monde se défroisse,
comme ce rêve de quatre cavaliers
dans la toundra.
Ils ne sont plus ni hommes, ni chevaux,
mais sous leurs cheveux noirs,
le sourire du large espace.
Et je cours à leur suite
sans demander mon reste.
Je suis comme eux
le fils d'un nuage qui disparaît,
ou le frère de la graminée
qui s'enflamme avec le soir.
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