A force de ne plus
voir l'or du forsythia,
les fleurs ne parlent plus.
Je voudrais m'arrêter,
laisser couler l'or
et que ma parole s'écoule
parmi les étoiles ignorées.
Elles ont une vertu que j'ignore
ces fleurs qui flottent
au dessus d'un mur.
Elles me submergent
et m'appellent au point
que ne ne vois plus l'ombre
de l'arbre encore mort.
Elles ne sont plus dehors,
lointaines, indifférentes
à mon sort.
Elles viennent déposer
en moi un peu de lumière.
Chaque pétale est une aile
qui soutient mon vol.
J'ai besoin de toi
et de ton feu,
forsythia banal
que je croyais voir
alors que ton or était du plomb
qui s'accrochait à mes semelles.
Je suis un aveugle.
Des pétales me tombent des yeux.
ma vie passe à la râpe des jours
et me voilà usé,
revêtu de pardessus le dos.
Même mes mots
sont chiffonnés
comme du papier sale.
Flambe, forsythia !
J'ai besoin de ta parole
en flammes,
que ce feu vienne et réveille
ce pays endormi où je stagne
et son repaire de lianes.
Ton or peut toujours
effrayer la mort
qui me colle,
ton or qui s'approche
sans que je ne fasse rien
et ôte doucement
le dernier poignard
que je tiens en main .
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