lundi 28 mars 2016

Une violette ne sait rien,
ne voit rien tapie
dans son sous-bois,

papillon mauve
qu'effleure le vent.
Une violette ne connait pas
la rage et le hurlement.


Les rafales de pluie
peinent à effacer l'horreur.
le torrent de sang 
est infranchissable.
Les balançoires pleurent.
Le vent voudrait réveiller les branches
pour qu'elles griffent le ciel.
Et pendant ce temps
les radios crachent
leur venin de mots.


Je me retire sans fuir.
"l'homme est une 
erreur qui s'apaise" *
Je veux être un coucou des bois
ou une branche de forsythia.
La métamorphose commence.
Une salive inconnue
tisse le cocon.

* Pierre-Albert Jourdan


Un autre langage fourmille,
un autre regard devient aveugle
jusqu'au bout du cœur.
Ce qui se prépare
ne peut s'approcher.
Mais quand la fenêtre s'ouvrira
un mot sera balbutié.


Je jetterai tout ce fatras
avec la coquille.
Poussière d'étoile,
dit l'astrophysicien.
Or les étoiles brillent,
même quand elles sont mortes.
La lumière continue son chemin.


Le ciel a assez pleuré.
Il n'a pas réussi à effacer le monde.
J'accroche le printemps
aux branches nues.
Je m'épuise doucement
à chercher des écorces
qui s'enflamment.


Il n'y a que la vie
qui est une mère.
J'y appuie la joue.
La mort ne sait que tromper
avec du pain qui étouffe
et tombe en cendres.










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