jeudi 17 mars 2016

Où est passée la clef ?
Chacun est là
dans son univers
et tous ses regards
qui ne voient rien,
cette lucidité qui s'infiltre
dans la lumière.
Je ne me laisserai
pas enfermer.


Serrure, porte et verrou,
qu'y-a-t-il donc à cacher ?
Même un froid soleil
vaux mieux que le secret
de maisons sans gardien.
Je marche dans les rues 
avec des cœurs volants.
As-tu déjà tenu
dans ta main un oiseau ?
On croirait que son cœur
va vraiment exploser.


J'ai perdu la tête.
Reviendra-t-elle,
même un moment ?
A la place, j'ai gagné
une colline comme un ventre
où l'on peut rêver.
Je ne veux plus rien,
seulement goûter
un rire d'enfant


Il y a des histoires en moi
comme des rivières mortes.
Elles n'osent traverser
le cri du monde.
Elles ne trouvent pas
de lits bordés d'arbres verts
qui ruissellent sous le vent.


Alors j'ai les yeux
rivés à la fenêtre,
même s'il n'y a rien
ou seulement un ciel 
couleur argent.
Je ne veux rien,
mais voudrai dire.
Et cela n'est rien.
Au moins, on ne m'a pas
enlevé le cœur.


Où est passé la clef ?
Je l'ai jeté.
Par le trou de la serrure,
il n'y a que le ciel étoilé,
et un peu de terre brune
qui sent bon la vie,
une terre humaine
sur laquelle on peut
déposer un baiser.


Mes histoires attendront
encore un peu 
derrière la porte.
Ce cri est une pioche,
Ce poème une brouette.
Je m'endors sur les remblais
près des oiseaux qui picorent.






2 commentaires:

  1. Fleurs pelucheuses, espoir félin, griffes d'arbres et lune patiente. J'ai tout savouré. Pause dans la barbarie ambiante. Salutaire.

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  2. Merci Joelle ! C'est si gentil ! Tes "clins d'œil font du bien" ! Je t'embrasse

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