mardi 8 mars 2016

Ce seul instant,
le blanc du ciel,
le passage des pas,
la chaise que l'on traîne,
la porte qui grince,
je l'accueille.

Ce seul moment,
la lumière du néon,
les voix lointaines,
cette toux rauque,
cette broderie de neige
qui fond doucement,
ce hurlement de sirène,
c'est le mien.

Je n'ai rien d'autre
infiniment,
ce seul corps,
ce dos courbé
sur le papier,
ce stylo-bille
tourné entre les doigts,
c'est seulement cela
avec le soir qui
se colle à la fenêtre.

Cette seule vie,
la bouche ouverte,
cet air ni chaud, ni froid
où s'emmêlent les odeurs
et la colline cachée
derrière l'immeuble,
où je n'irai pas,
tenu là par cette espace,
je n'en ai pas d'autre.

Cette seule vision
d'étagères et de livres,
de vitres sales,
de murs qui 
ne respirent plus rien,
de chariots boiteux,
de plantes recouvertes
d'invisibilité,
je n'y échappe pas.

Ce seul désir
de ne pas dormir,
de chercher des mots
comme des cailloux
dans la rivière,
ce seul soupir
de ne pas quitter le rivage
ivre du chant des vagues,
je m'y tiens.


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