dimanche 17 janvier 2016


Maître corbeau
sur sa barre perchée
n'attend rien,
ne tient rien
dans son bec.


Il est là
sans être là,
puisqu'il va
disparaître.

Un bruit de pas
suffira.

Une vie,
un claquement de doigt,
une goutte d'eau sur le bord d'un seau,
disait le sage.

Une vie 
et déjà

on n'est
plus là.

Alors on est où ?

Deux merles morts dans le jardin,
âmes sensibles s'abstenir.
Est-ce un couple ?
De ma fenêtre ouverte,
vers seize heure quinze
je n'entendrais plus leurs trilles,
peut-être.

Disparition encore, et nos amours ?
Reste un peu de buée
de tous ces rêves.

Grand éclat de lumière.
Je viens de lire :
"le regard lucide perce.
Le regard translucide ajoute !"

Et j'ai songé que la lumière
ne voit jamais l'ombre.

Maître Corbeau,
toi qui si souvent
par un croassement strident
m'a fait sortir d'un rêve,

je m'envole un moment avec toi.

Maître Corbeau
si souvent méprisé,
tu as un secret :

Dans le ciel du soir
tu montes haut
sans aucun effort.
Il est encore temps
de ne compter
que sur le vent.

Ah ! ce délice
de se laisser tomber
sans appréhension
quand on est enfant.

Près de la rambarde
vide maintenant,
j'offre ce chant
en ton honneur :

"Je n'ai plus peur du noir,
je n'ai plus peur du noir,
je n'ai plus peur du noir."



1 commentaire:

  1. Merci François pour ce maître corbeau !encore une jolie histoire !
    Bises

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