Présence tranquille,
présence qui vient
comme un châle
sur les épaules,
Présence qui ressoude
et rassemble
comme pour redonner
du feu à des milliers
de petits bouts d'os
et de cellules
éparpillées
qui souffrent dans le vide,
Présence joyeuse
qui affirme comme caresse
du museau d'un faon
qu'on a le droit de vivre !
Oh ! Présence qui traverse,
prend, reprend,
appelle et rappelle,
porte avec le linceul gris
des cris qui vont plus loin
que les réponses,
Plus loin que
les phrases, les mots !
Présence qui cloue
et décloue
de la porte de grange
du malheur flanqué là
sans raison !
Présence qui transperce
renverse, laboure
pétrit, dé-pétrifie
et étreint,
dé-carapace, dés-encercle
désarme et ensoleille
tisonne et en-souffle,
Oh Présence qui couve
de sa prunelle sans yeux,
tu m'abandonnes
dans les fossés
de l'inexprimable !












