mercredi 3 septembre 2025

 

Dans la lumière douce du matin, un veau folâtre à côté de sa maman.

Il est aussi frais que l'air encore chargé des senteurs de la nuit, frais comme un bouton de rose.

Sa robe blanche est toute épargnée de la dureté des jours.

Il saute,il gambade, s'éloigne sans s'éloigner de celle qui le nourrit placidement. 

Ce petit était si pur, si fragile que j' ai presque eu honte de lui faire peur quand j' ai surgi au détour du chemin.




mardi 2 septembre 2025


Colchiques dans les prés,

c'est la fin de l' été 

Les saisons défilent,

La lune et le soleil aussi.

Perdu entre moutons et vaches, ânes et chevaux, je passe aussi avec pour seul viatique un amour sans mots, sans raison, sans images qui m'a montré combien sans lui j'étais pitoyable enfermé dans une maison en carton, pirouette, cacahuète !

Colchiques dans les prés,

c'est la fin de l'été,

Dors, amour,dors

Je veux prendre soin de toi

Invisible amour




 

lundi 1 septembre 2025




Sur la route de Lamarche à Serecourt, encore un arbre seul
tout courageux devant l'horizon.

Seul mais avec des racines solides pour résister aux assauts du vent.

Seul mais relié 
à la terre, au ciel
et peut-être aux autres arbres
par un langage que l'on
commence à reconnaître.

Seul sur le chemin
je suis son frère 
ainsi que celui
de la buse variable.

J' ai trouvé de sa part
une magnifique plume.
C'est comme si 
elle me disait :
"Vole ! Vole!
Pendant ces jours
de silence
ne redescends jamais !





 

dimanche 31 août 2025



Depuis une tour de la ville-forte de Chatillon-sur-Saone s'étend un paysage de champs au vert intense et d'arbres d'essences très différentes.

Toujours cette impression qu'ici la main de l'homme a été respectueuse.

Aucune notion de profit.

C'est comme si le paysage avait un visage sans fard, sans artifice.

Il apaise l' âme immédiatement.

Comment l'homme devient-il inhumain ?

On devient ce que l'on contemple.

Que contemple-t-on quand tout est ravagé ?




samedi 30 août 2025

 



On est attendu depuis si longtemps.

On voit simplement.
On voit l'amitié d'une prairie,
l'amitié calme, l'amitié ample.

Elle attend,
mais jamais on ne foulera
ses herbes hautes.

On a des signes de reconnaissance.
C'est immédiat.

La prairie prend avec elle toutes les peurs.
Elle seule sait poser sa chevelure
sur la ride de l'angoisse.

Avec elle, on dort déjà
avant de dormir,

On s'engloutit,

On a l'assurance d'être bercé,
d'être défait du dernier refus,
refus de poussière et de nuit
qui fond avec son chant secret

qui est aussi un chemin.

vendredi 29 août 2025

 


La rose au détour du sentier
était en hauteur.

Il n'y avait qu'elle.
Elle captait la lumière,

étrange rose
plus vivante
que l'homme

et qui rend muets
les poètes.







jeudi 28 août 2025



Simplement ne pas oublier.

Reconnaître ce miracle d'être,
ce Jeu d'un Je
plus grand

que ce petit je
tout étriqué.

Reconnaitre
apporte
reconnaissance,

comme
grâce,
gratitude.


Etre dépassé,
accepter d'y être

et laisser ceux
qui se battent avec des mots,
pour des mots.





"Sur rien d'autre je ne bâtis mon espoir,

En rien d'autre je ne place ma confiance.

Mes poèmes m'ont apporté le vin que j'ai bu,

Mes poèmes m'ont donné la force d'empoigner

l'obscurité qui restait tapie en moi,

je l'ai enroulée et jetée par terre,

et je l'ai mise en pièces.

J'ai dissipé l'obscurité de mon âme"

Lal Ded