mardi 11 novembre 2025


Un peu de lumière
au sommet d'un grand arbre,
sur le faîte d'un nuage,
et tout est transformé.

Brèves apparitions.
Trouées soudaines
dans l'ordinaire.

Le regard se désencombre
des vols habituels
d'oiseaux noirs,
pensées aussi fugaces,
cordes enchevêtrées.

Cela apparait soudainement
dans un espace
 où toute rumination
s'est tue
Le voile est ôté.

Vraie réalité.
Nul besoin d'autre chose
puisqu'il y a accord.

Transporter ce trésor en soi,
flamme tremblante
d'une chandelle que
protège une main.

Car toujours rôde en soi
la face étrange d'un soleil noir
qui veut prendre
et ne jamais rien donner.








 

lundi 10 novembre 2025

 



Une feuille qui sort
de son bain d'or
est là aux pieds
du promeneur

Elle lui fait signe
en attendant
des jours meilleurs.

l'or demeure
malgré la pourriture
qui ronge peu à peu
sa matière.

Il n'y a aucune raison
de croire que l'obscurité
précède la lumière.

Traverser la nuit
avec des feuilles d'or
à ses pieds

Accroché à cette lumière
 des sages nous disent
que l'on est 
au moment de la mort
comme un cheveu sorti du lait
au lieu d'être un coton
prisonnier des épines.





dimanche 9 novembre 2025

 

Tout était clair
le long du canal.
La vie s'invitait,
précise, délicate.

C'est comme si le soleil
ce matin là
avait eu la vertu
de tout nettoyer.

Un grand coup de chiffon
sur la myopie qu'engendrent
les pensées néfastes.

Il y avait un pigeon âgé
prêt à dialoguer,
un vieil homme un peu voûté
qui regardait son chien frétiller,
une dame en chaise roulante
qui prenait le soleil
comme d'autres
 prennent un médicament.

Voir soudainement clair
précisément clair.

La vie s'invitait
à chaque respiration.

On aurait pu s'effacer.
La vie, elle, serait restée,
précise, délicate.





samedi 8 novembre 2025

 


Etre revenu et revenir encore.

D'où revenir?

Etre revenu de ce qui passe
inexorablement,
de ce qui doit disparaître
inéluctablement.

Et où revenir ?

Revenir à ce qui ne meurt pas,
ne peut pas mourir.
Les feuilles mortes
jonchent l'étang
et les allées qui l'entourent.

Trainer des pieds
dans les pensées mortes,
et désirer ce qui ne meurt pas
ne peut pas mourir.





vendredi 7 novembre 2025

 






Derniers feux de l'automne.
La lumière s'éloigne,
meurt doucement.

Pourquoi ce lien entre la douceur
et la mort ?

Les mains s'ouvrent.
Que pourraient-elles garder ?
Que pourraient-elles saisir ?

On comprend si tard et si peu.
Et c'est si souvent à l'automne
quand tout faiblit.

Au cœur de cette faiblesse,
de ce vide,
tous les paysages traversés,
tous les visages rencontrés
deviennent évanescents.

Derniers feux de l'automne.
Respirer le parfum des feuilles mortes
pour s'assurer d'être toujours vivant

Croiser un enfant.
S'émerveiller que lui commence
et lui souhaiter que le monde brutal
n'efface pas tout à fait
la flamme rieuse de ses yeux.

Réchauffer son cœur
à la dernière flamme des arbres.

Donner un peu de tendresse
malgré l'usure des jours.
Se l'accorder à soi-même
quand une journée passe 
parmi les ombres.







jeudi 6 novembre 2025

 

Accueillir un présent
dans le présent.,
présent que l'on ne retient pas.
Comment le pourrait-on ?

L'image n' a rien saisi.

Mais avoir compris
le vrai désir de son cœur.

l'oiseau a disparu.
Et si l'on ferme les yeux,
que reste-t-il ?

Des pensées.

Et d'où viennent-elles ?

S'abandonner

Abandonner toutes les contractures,
tous les refus des présents
du présent.





mercredi 5 novembre 2025

 


Perles d'eau cristal
qui reflètent 
un coin de ciel,
perles au cœur,
soif qui déchire,
la feuille sœur
vous recueille
comme une main
qui saurait votre prix
et la douleur,

un peu d'eau
pour laver son visage
un vrai visage
qui vient des étoiles
et de plus loin encore.

Perles de grande valeur
qui connaissaient
le mépris et la nuit,
la semelle de cuir noir
qui toujours écrase
sans un regard,
on aimerait vous voir,
connaître votre pouvoir,
étrange alchimie.

L'eau sera-t-elle
aussi une flamme
où l'on se baigne ?

Un long voyage vous attend
avant de retrouver le ciel
et toujours les perles reviennent
pour chuchoter :
"N'oublie pas !"

Ne pas oublier
Ne pouvoir oublier
la prairie luisante de rosée
où surgit toujours une vie nouvelle
et l'arbre qui se penche :
"Qu'attends-tu ?"