mercredi 5 novembre 2025

 


Perles d'eau cristal
qui reflètent 
un coin de ciel,
perles au cœur,
soif qui déchire,
la feuille sœur
vous recueille
comme une main
qui saurait votre prix
et la douleur,

un peu d'eau
pour laver son visage
un vrai visage
qui vient des étoiles
et de plus loin encore.

Perles de grande valeur
qui connaissaient
le mépris et la nuit,
la semelle de cuir noir
qui toujours écrase
sans un regard,
on aimerait vous voir,
connaître votre pouvoir,
étrange alchimie.

L'eau sera-t-elle
aussi une flamme
où l'on se baigne ?

Un long voyage vous attend
avant de retrouver le ciel
et toujours les perles reviennent
pour chuchoter :
"N'oublie pas !"

Ne pas oublier
Ne pouvoir oublier
la prairie luisante de rosée
où surgit toujours une vie nouvelle
et l'arbre qui se penche :
"Qu'attends-tu ?"

mardi 4 novembre 2025

 



Levant la tête,
une minuscule trouée.

Voilà ne pas oublier
le bleu du ciel,
la lumière
qui se cache
derrière l'épais nuage

Pas d'autre félicité,
libre espace en soi
de silence et de paix.

Un geste a suffit,
lever la tête.

Car tout attire
hors du fond.
Et c'est l'oubli.

Se promener partout
le cœur levé
même si l'on est pris
pour un benêt,

tout l'être en terre
et dans le ciel.



lundi 3 novembre 2025

 



Les feuilles tombent
et se reposent
 dans l'eau
ou sur la peau luisante
du trottoir.

Ce n'est plus 
le temps de la danse.
le vent ne les emportera pas
plus loin.

Alors pourquoi
brûlent-elles encore un peu
de tout leur feu ?

Elles viennent réchauffer
par leur couleur
le regard qui oublie
que le gris est aussi une couleur
et que, elle aussi, elle passera.

Et tout disparaîtra.

Plus besoin des couleurs
de l'automne
pour garder vivante
la flamme
que la vérité des larmes
allume.




dimanche 2 novembre 2025

 


En marchant en direction de l' étang de Saint Amour, à quoi s'attendre ?

Attendre un secret, un mystère qui se dévoile, un oiseau extraordinaire ?

Peut-être !

Mais quand l'étang est apparu, il n' y avait rien, rien d' autre qu' un profond silence.

Pas un chant d'oiseau. Pas de vent dans les feuillages.

Rien que le reflet des arbres dans l' eau calme et sombre.

Mais ce silence donnait tout. Il montrait un chemin tout simple où il ferait bon s'enfoncer.









samedi 1 novembre 2025


Dans les contrebas de Monthureux demeure une étrange lumière d'automne, si douce que tout s'apaise.

La prairie où paissent quelques vaches a la couleur des jeunes feuilles de printemps.

Les bêtes se déplacent au ralenti comme si elles étaient revenues à un temps immémorial, celui des nomades qui vont à l' allure des nuages.

Et la forêt gardienne d' une intimité pure et paisible a revêtu des couleurs fauves semblables à un pelage.

Et parmi toute cette douceur la Saône s'écoule muette et onctueuse pour déposer sur ses berges la vie qui frémit.






 

vendredi 31 octobre 2025

 


En plein dans le mille
et n'y être pour rien.

C'est l'heure du juste moment
à la bonne place.

C'est comme cela.

Ecrire dans le noir
avec un écran blanc
qui éblouit.

Penser à là-haut,
la porte que l'on franchit,
ce moi-je que l'on laisse,
et des liens entre humains
qui délient, font du bien.

Déchirer, couper,
percer la muraille.
N'en plus pouvoir.

C'est le temps
de la couture,
de la suture.

Raccommoder
vaille que vaille.

Y être pour quelque chose.
Avoir besoin
dans l'invisible
de tenir une main.

jeudi 30 octobre 2025

 


Il y a des mots
qui ne sont plus mots.
Ce sont des étincelles.
qui triomphent,
ne cherchent pas à vouloir dire.

Il y a des mots
retournés immédiatement
au silence,
parce qu'ils ont
tout l'espace pour eux.

Et on peut lire l'arbre
qui tète avidement
le lait matinal.

Et le couvercle de fer
qui masquait l'étoile
se brise avec fracas.

Ce sont des oiseaux désarmés
qui l'ont soulevé.
Ils ont passé la nuit
à semer des graines
dans les rêves des harassés.

Embrasser l'arbre,
Embrasser le matin.
Faire passer leur sève
dans les veines.

Personne n'enfermera
le cri qui a retenti
quand la mort est morte.