vendredi 17 octobre 2025

 


Chanter à la douceur de l'aube,
celle qui descend
et déchire la nuit sèche,
brise les cercles de fer.

Chanter à la douceur
tout court,
celle qui rend humain,
celle qui lève les voiles
pour qu'apparaisse un peu de vérité.

Chanter à la douceur,
celle qui laisse désemparée,
celle qui n'a rien d'autre à offrir
que le sel des larmes
qui renflamme la vie.

chanter à la douceur
qui donne aux corps
sa transparence
pour qu'il n'y ait
plus rien à prendre à personne

mais seulement s'unir
avec la douceur de l'aube
et celle des étoiles
qui ne brillent pas seulement au ciel.

Chanter à la douceur
et à la fenêtre
un rouge-queue approuve
et signe d'un mouvement d'aile
la fin du poème.





jeudi 16 octobre 2025


Levers de soleil.

Toujours la même fascination.


Etre un être qui dépend

de cette énorme boule de feu.


Et ce feu ? D'où vient-il ?

Cette lumière

d'où vient-elle ?


Profonde ingratitude

d'être en ce Mystère

et de l'ignorer.


Profonde illusion

de penser que c'est banal

d'être sur cette boule

perdue dans l'espace infini.









 

mardi 14 octobre 2025

 


Sait-il seulement où il avance
ce cygne blanc en son silence ?

Ne rien savoir, Ne rien voir
et avancer seulement
en cette paix qui est donnée.

Glisser aussi avec le temps,
glisser vivant
vers plus de vie.

Ne plus croire
à sa prison.

C'est comme si à chaque fois
que l'on fait un pas,
un petit pas d'homme noble,
on effaçait un barreau.

L'homme noble
c'est celui qui pense
que c'est beau d'être un homme
et qu'un homme peut être bon.





 


4 Gravures, pointe sèche


Environs de Lamarche (Vosges)














Penser que l'on cherche autre chose,
autre chose que des arbres,
des feuilles, de la lumière.

Essayer de voir,
de voir vraiment
autre chose.

Inversion.

Comme si le visible
pouvait s'effacer
au profit d'autre chose.

Mais on ne sais pas quoi.

Comme si ce que l'on voyait
devait revêtir
une importance primordiale,

pour que le vu
ne soit pas du déjà vu.

On meurt d'avoir trop vu
ou de croire voir.

Mais on a encore rien vu.

C'est semblable 
pour la parole.

Où une parole neuve ?






 

lundi 13 octobre 2025


En promenade vers les étangs de Flabemont, un vent léger souffle dans les chênaies. 

Des cris d'oiseaux dans les fourrés. Ne jamais oublier que l'on est des intrus. Adoucir son pas et même son souffle.

Soudain juste à l apparition de l' étang un claquement d'ailes. Envol d' un grand héron. Même seul, on n'est parfois pas assez discret.

Partout des champignons, lépiotes, pleurotes, cortinaires. Lorsque la volve explose, n est-ce pas comme un big-bang ? Que de formes par lesquelles s'exprime la Vie. 

Sur le retour, un coup de fusil très proche, des hurlements de chien et aussi d'homme. Vite. Ne plus être à couvert. Gagner les champs. Un moment au repos pour se demander. Qui est le plus sauvage ? La biche ou l'homme ?















 

dimanche 12 octobre 2025

Le brouillard s'est dissipé assez vite sur le chemin du mont Heuyon.

Chemins de forêts ou de champs, chemins blancs, couverts de cailloux ou de glands qui craquent sous les pas, chemins de poussière ou de boue, chemins arpentés toujours pour rien, ou pour un orvet qui se faufile jusqu' au fossé, pour un arbre qui sort soudainement de l' anonymat et éclate de splendeur, pour le mystère deviné aux abords de l orée et qui ne vient jamais,

Chemins pour les coeurs qui se vident d'eux-mêmes et reçoivent humblement les leçons du paysage pur.