Cercle de lichens
et de mousse,
aussitôt formés,
aussitôt fragiles.
A cette heure
que sont-ils devenus ?
Etre une trace,
un cercle
qui se forme
et disparaît.
Mais essayer
de ne rien abîmer,
essayer de suivre
les signes chantants
de l'univers.
Les fenêtres ont une âme.
Au printemps
quelques mésanges
ou bouvreuils
viendront chanter
près des croisées.
Une main écartera les rideaux
pour tourner la poignée
et laisser leur chant
emplir les pièces de la maison.
l'enfant dort dans son berceau.
Rien ne le menace.
la rivière coule
près des pécheurs
qui oublient de penser.
Les fenêtres ont une âme.
Elles laissent la lumière rentrer,
cette lumière dont tu as besoin
comme du pain.
En descendant l'escalier
larghetto du concerto
numéro deux de Chopin,
rien, n'être rien
traversé seulement
comme cet homme
qui vole au dessus
de la ville et ces histoires
qui s'entremêlent,
rien , n'être rien
et pourtant univers
dans l'univers
Reste quelques notes
comme des flèches
qui percent le temps
et l'espace
pour rejoindre la source
qui palpite, cherche une issue
pour rejoindre l'humain.
Coin à trésors
coin d'absence
et de présences
choses enveloppées
de regard
lissées de tendresse
avec leur histoire,
facettes de la même lumière,
espérance d'une flamme
qui échauffe
lorsque la nuit
frappe les os,
tord le sens
étouffe
les derniers élans,
coin à trésor
pour rien
qui ne rapporte rien
coin de l'inéluctable fin
où le cœur
vient renaître.