Un chiffon rouge
abandonné à la fenêtre
appelle au secours.
Aucun visage
ne sort de l'ombre
derrière la vitre.
Ne pas sonner
à la porte,
ne pas gravir
les marches du perron.
Ne même pas savoir
s'il y a quelqu'un.
Ou bien la porte
s'ouvrirait et l'on dirait
de passer son chemin.
Mais le chiffon rouge
s'agite dans le vent.
Faire semblant de ne rien voir ?
mais il est encore
dans la conscience
comme une tache de sang.
Croiser des fleurs innocentes,
des nuages qui changent
si vite de formes.
Ils sont mariés à la lumière.
Entendre un cri
derrière cette fenêtre.
Ce chiffon rouge
n'est pas là par hasard.
Une main l'a déposé
sur ce rebord pour
qu'il soit vu de très loin,
une main reliée à une âme
qui avait besoin
de consolation.
Ne pas savoir
ce que l'on peut donner ?
Partager de la fragilité,
comprendre qu'on
ne puisse plus parler,
rire et respirer,
qu'on soit enfermé à mille tours
et qu'on attend simplement
la goutte d'eau d'un regard,
On veut bien.
Mais parfois les lézardes
ne se referment jamais
Combien de fois un visage
s'est enfoui dans le chiffon rouge.
Il faudrait bercer et bercer encore,
retrouver le rythme lancinant
de la berceuse qui emmène
au bout du ciel.
On ne saura pas.
Le chiffon rouge restera peut-être
toute la nuit à la fenêtre.
Des chants lointains
viendront comme un murmure
près du rebord.
Et dans un rêve,
la fenêtre s'ouvrira.
Un oiseau tremblant
vacillera dans la nuit.
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