dimanche 17 août 2025

 

La porte et grande ouverte.
Toujours.

Rien ne la fermera
Jamais.

Une fois
franchi le seuil,
on peut revenir
en arrière.

Mais pourquoi
choisir
l'ombre
et la mort ?

Pourquoi fuir
le seul lieu
où l'on est bien.

Garder
le cœur brûlant.








samedi 16 août 2025

 



Autour de Séranville
le matin ou le soir
la terre respire

Une terre travaillée
retournée, broyée
après les moissons.

les tournesols baissent 
humblement la tête
prêts à donner leurs graines

Baisser doucement la sienne
avec reconnaissance.

Se laisser travailler,
retourné, malaxé
et parfois broyé
pour devenir plus vrai.

Donner du fruit
sans rien attendre,
semer à la volée
et recevoir par d'autres
les flots de la lumière.







vendredi 15 août 2025

  


Esprit de la Source
Source de l'Esprit,

Elève celui
qui touche la terre
et l'aime

Remplis
de ta fraîcheur
celui qui s'est vidé
dans sa nuit
de toutes images.








jeudi 14 août 2025


Sur les hauts de Aigremont 

d'antiques tilleuls bordent la route.

Brume de chaleur.

De la vigne sauvage s'enroule

autour des rejets de frêne

en bordure de forêt.

Dans les fossés l'aigremoine 

et la salicaire apportent

leurs touches de couleur

dans cet océan de vert.


Marcher sans plus penser.

Il n'y a plus d' histoire.

Il n'y a plus personne.

Seul le silence et la paix.


Tant d' années

comme un grain de blé

sous la meule des jours

le fléau des épreuves 

pour arriver soudain

à cela :

silence, paix.









 

mercredi 13 août 2025

  




Rien n'est mérité.
Une trouée soudaine
éclaire la journée.

Le seul trésor à offrir
n'est parfois
qu'une toile d'araignée.

Mais dans l'élan
de n'être rien
la toile se déchire,
la trame se desserre.

Et au travers
passe une lumière
que personne ne peut
emprisonner





mardi 12 août 2025

 




Ce qui doit venir
peut être simple.

Les plis se déplissent.
L'eau retourne à l'eau
et le vent au ciel
où ce qui passe
maintenant s'absente.

Laisser les choses
aller aux choses.

Se déplisser
comme un enfant
au lit de l'être.



lundi 11 août 2025



Pelouse calcaire
du plateau de Malzéville

gravure pointe sèche








 

 



CANTATE DE LA NUDITÉ


Je chanterai ce chant nouveau : la nudité. 
La pureté réelle est vide de pensée; 
La pensée, elle doit se tenir à l'écart. 
C'est ainsi, moi que j'ai perdu ce qui est moi. 
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Ce qui m'est étranger cesse de me leurrer. 
Et j'aime autant être pauvre que riche. 
Point d'image qui me contente : 
Il m'a fallu me vider moi-même. 
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Veux tu savoir comment je me passai d'images? 
C'est lorsqu'en moi j'embrassai l'unité, 
Car telle est l'unité réelle. 
Et la douleur pas plus que l'amour ne m'émeut. 
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Veux tu savoir comment je dépouillai l'esprit? 
C'est lorsque je cessai de distinguer, 
Hormis, en moi, la divinité une. 
Or, je n'ai pu le. taire et j'ai dû l'avouer : 
Je suis réduit à rien.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Depuis que me voilà perdu dans cet abîme, 
J'ai cessé de parler, je suis muet,
Oui, la divinité m'a englouti. 
Je suis dépossédé,
Et c'est pourquoi les ténèbres m'ont réjoui.

Depuis le temps où j'ai rejoint mon origine, 
J'ai cessé de vieillir et j'ai dû rajeunir. 
Ainsi toute ma force a disparu. 
Et elle est morte.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci.

Or donc, celui qui disparait 
Et qui trouve sa nuit,
Est tout aussi riche, étant exempt de misères. 
Ainsi les feux d'amour
M'ont soudain consumé.    
Et j'en suis mort.
Qui s'est dépouillé de l'esprit ne peut plus avoir de souci."

Jean Tauler

Traduit par J. Chuzeville. (x)

dimanche 10 août 2025

 

Il n'y a que cela.
Un peu de ceci, un peu de cela.
Mais cela ne suffit pas.
On ferme les persiennes.
Il n'y a que ce monde
noir et blanc.
l'œil voit 
mais ne voit pas.
Il tue fige, lacère
pétrifie amer.

Parfois le vent
fait bouger une persienne.
Inondation de lumière.
Tiens ! On n'avait jamais vu
autant de poussière.
On étouffe. Ce n'est pas possible.
Il n'y a pas que cette vie.
Ici, cela sent le moisi.

Alors on pousse un cri
on pousse sa vie
à la rambarde
dans un flot de larmes.
Alarme. Cela ne peut plus durer
Les persiennes ne doivent plus
se refermer.

On entrouvre la fenêtre.
Des oiseaux d'ailleurs viennent.
Leurs chant les précèdent.
On voit de plus en plus clair.
Qu'est-ce qui éclaire ?
C'est une autre vie,
un autre soleil.



samedi 9 août 2025

 

Six heures du matin
encore une aube
qui défie l'imagination.

Un peintre  aurait
bien du mal à rendre
tous ces contrastes,
et ce feu d'or et de braise
qui transfigure
les nuages

Pas de monotonie.

Esprit triste,
le ciel devient
aussi gris
que le trottoir

Esprit vif et clair,
le ciel s'enflamme
et invite à la danse
gracieuse des heures

Ne pas s'enliser
à nouveau
pour être libre
de rejoindre
le cri du martinet
qui passe et repasse
ivre d'espace.










vendredi 8 août 2025

 


Ne pas se résoudre.

Lancer un défi
à la défiance

Par la fenêtre de l'escalier,
chaque matin,
lorsque l'aube ouvre 
la page du jour,
s'émerveiller.

Recommencer
Confiance. 

Faire sa fête
à la défaite.

Ne pas se résoudre
à la mort lente,
la mort à petit feu.


Et la vie vient 
quand on l'appelle
parce que l'on crie
vraiment vers elle. 





jeudi 7 août 2025

 



C'est de là que l'on accueille,
que l'on respire.

C'est de là que l'on écoute,
essaye d'écouter,
ce qui en chacun
est bafoué parfois.

Mais pourquoi ?
tout est là,
tout est à demeure.

Plongeon
par amour
où les mots
n'ont plus cours








mercredi 6 août 2025

 


Penser petit,
penser infime.

Cachés dans l'herbe,
posés sur des feuilles,
Partout des mystères ambulants.

Qu'est-ce que s'émerveiller ?

Etre petit,
être infime.

Et la vie sur le fil
d'un cœur qui bat
sans qu'on lui demande.

Pas de quoi fanfaronner.



mardi 5 août 2025

 

Six heures du matin

au dessus de la ville endormie

trône un énorme nuage en feu.

Et juste à l'horizon

un friselis de nuage et de lumière

semble assister au lever de l'astre


Rester là

et assister a cette lente

transformation du ciel

jusqu'aux premiers rayons du soleil.


Emerveillement.


Où est la solitude,

la séparation,

 les pensées

où le souffle s'étiole.


Envolées


Il n'y a plus personne

qu'un regard.







lundi 4 août 2025


Sur la place de l'hôtel de ville
au duché du Luxembourg,
vision à travers
la vitre d'une brasserie,
tôt le matin
d'un homme âgé
qui balaye la place
avec un minuscule balai
et une petit pelle à ramasser.

Il repasse sans cesse
au même endroit
si bien que cela en devient
une sorte de danse.

Echange de quelques mots 
en sortant du café.
Il est yougoslave,
a des bleus bleus
un peu délavés
d'une grande douceur

Il balaye des brins de paille
abandonnés là
après une fête.

Cette tâche
qui ne peut avoir de fin
ne semble pas le décourager.

Ne jamais se décourager
de recommencer
encore et encore
jusqu'à la grande lumière
où peut-être
cet homme vivait déjà.






 

dimanche 3 août 2025



Le voile est ôté.

La pluie nocturne
a laissé son parfum
sous les feuillages.

La conscience est claire,
les pensées délavées
n'ont plus de force.

Inspirer la terre
encore mouillée.

Inspirer une liberté neuve
dans l'humus de sa propre nuit.








samedi 2 août 2025

 



Une simple graminée
éclairée par le soleil
en bord de chemin,

une herbe ignorée
soudainement
mise en valeur

et c'est l'émerveillement
pour rien,
comme une transmission
de lumière
à lumière,

la lumière de l'herbe,
la lumière du regard

Sans ce rayon
la graminée
serait restée
insignifiante.

Sans lumière
en soi-même
que serait-ce
de vivre ?

Lumière "illuminante"
fais jaillir la joie !





vendredi 1 août 2025

 


A quelle réalité
ramènent les nuages ?

D'où vient
leur présence ?

Pas
de pensée
pour les nuages.

Ils agrippent,
Ils coupent la tête.

Ils  redisent
la réalité
que rien n'affecte.

En quoi le ciel change-t-il
même traversé
de nuages menaçants ?

Nuages,
vous faites de chacun
un voyant sans âge.