dimanche 14 avril 2019


Vivre une parole,
revivre le temps,
le lieu, l'âme
de celui qui l'a prononcée,
est comme une plongée
en eau profonde.

Habiter une parole
qui invite chacun
à une parole singulière,
pas une parole uniforme,
une parole assénée
brutalement qui ne tient
nullement compte
des germinations lentes
et de la timidité de l'aurore,
est comme trembler
à chaque mot sorti vivant
du mûrissoir de la nuit.

Oh, parole parfois 
qui blesse si fort
et ne tient pas parole
mais secrète l'amertume,

je t'appelle muet
dans la flamme.








                                                                               

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