samedi 20 avril 2024

 



Avoir recours
à la forêt,
aux plumes
des fougères,
à l'or d'un reflet
d'une rivière
qui s'endort
à l'ombre verte
des futaies !

Les cailloux du chemin
ont le pouvoir de réveiller
le marcheur :

« tu es déjà plus loin,
ne t'arrête jamais ! »

Et le vent est là,
il ouvre un pays
où les arbres ruissellent,
où chaque feuille a son chant,
où l'écorce est un livre
qu'on lit avec les mains !

S'échapper
avec la buse
sur sa meule,
dans l'ondulation brûlante
de l'air du plein midi !

Habiter l'herbe des prairies,
noyée de mauves et de coquelicots,
avec la vache placide
qui du mouvement de sa queue
bat la mesure de son
orchestre de mouches !

Humer les grumes
dans les fossés,
les premiers bolets
qui suintent
sous les sapinières,
gouter la liqueur
de la fraise des bois
mélangée de poussière !

Oublier peu à peu
près du merisier
ou du blé qui devient blond
la folie de l'homme.

Etre l'alouette
qui saura s'envoler
avant le passage
du monstre de la moisson !


Il n'y a de vie
qu'en cette tendresse !
Les fleurs sauvages,
belles pour rien,
parlent
de qui l'on est.

Personne ne pourra plus
faire oublier le secret
qu'elles  confient 
chaque soir.


Toi aussi,
essaye de retrouver
le livre qui s'ouvre
quand leurs pétales
se referment !

Il y a un poème
à l'intérieur
qui jamais ne s'écrit
et qui te dit : « Je t'aime ! »


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