vendredi 1 décembre 2023



On aperçoit un bout de jour
sous le volet cassé,
quelques tuiles rouges
et des branches dénudées.

On aperçoit un peu de vie
et son bruissement lointain.

On s'aperçoit que l'on est loin
maintenant,
retiré,
que seule compte la paix,
une lente respiration
comme si l'on avait rejoint
un paysage d'enfance
ou une prairie sauvage
vierge de tout pas

Il n'y a plus rien
à attendre
et le volet cassé
est une clôture.

On aperçoit la fin de toute chose
et de tout être.

C'est cette fin qui permet
d'accueillir tout ce qui vient,
le pot à crayons,
la tasse de thé,
un peu de sable du désert,

un rire, un visage,
une mésange
qui ébouriffe
ses plumes sur le rebord
de la fenêtre.

On aperçoit l'espace
où demeurer
comme sait le faire si bien
le nourrisson contre sa mère
ou comme l'ivresse
d'un saut en parachute
qui ne se terminerait jamais

On s'aperçoit que si l'on est
espace pour l'espace,
on respire enfin.







 




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