samedi 23 novembre 2019


Je laisse les dernières feuilles
comme on n'essaye
pas de retenir 
la faible lumière
d'un jour d'automne.

Je les laisse partir
pour leur dernier voyage.
Je ne retiens rien.

Je laisse partir
ce qui saigne,
ce qui est encore à vif.

Blessures, ce n'est pas à moi
à vous refermer.

Je laisse filer
la haine et son cri,
cette haine qui se réveille

Car je suis aussi cela,
poing fermé, rage rentrée.

Je laisse ce pus noir
rejoindre la terre
qui en a vu d'autres
et qui en verra encore
pour qu'elle l'emporte.

l'hiver passera tout cela
au papier de verre
pour l'arrondi du printemps.









2 commentaires:

  1. "l'hiver passera tout cela
    au papier de verre
    pour l'arrondi du printemps."

    Ça me plaît beaucoup beaucoup cette fin de poème. Oui, le temps arrange toujours les choses.
    Merci de ce beau texte,François et des superbes photos d'automne.

    RépondreSupprimer