vendredi 12 décembre 2025

 

En bord de Meurthe
contraste saisissant
entre un héron à bec jaune
et deux cormorans
qui se découpent
en ombres chinoises
perchés au dessus de l'eau.

Le ciel pourtant était gris,
l'eau brune et sans reflets.
Mais la vie fait toujours irruption
au moment où l'on ne l'attend pas.

Tout comme parfois
le cœur se met à chanter
alors que l'on découvre
bien en face
cette terrible ingratitude
qui pour chacun est un enfer.

Comment maintenant rendre
une once de l'immensité
que l'on a reçu ?













jeudi 11 décembre 2025



Les bras des arbres
se tendent vers 
le silence bleu.

Sont-ce des racines 
ou des branches ?

Peu importe.
Elles ont soif.
Elles appellent
le lait bleu de l'azur.

Avoir mille bras
et mille racines.
Etre comme Shiva
jamais à l'étroit.

Toujours avoir soif.







 

mercredi 10 décembre 2025

 




Sous le soleil d'hiver
la prairie chante
sans musique,

une prairie d'herbes sèches
qui peut-être
ne verra pas la neige
cet hiver,

une prairie
où l'on aimerait s'endormir
ou devenir à son tour
une herbe qui avec ses sœurs
ne résiste pas au vent,

une prairie où
l'on se retrouve
après s''être perdu,

où l'on peut s'abandonner
comme si l'on était un oisillon
dans les herbes hautes,

des herbes qui protègent
des regards indiscrets,
des regards qui 
ne comprennent pas la peine,

des herbes dont la caresse
ramène à l'unité,

une soudure de l'être
irrémédiable
où l'on ne peut plus
être déchiré.










mardi 9 décembre 2025

 




Ce que l'on voit
n'est pas ce que l'on voit,

n'est plus
ce que l'on voit.

Ce sont des signes,
de simples signes,

pour autre chose
qui n'est pas une chose,

un autre lieu
sans lieu,

et ce ciel éphémère
ouvre la porte
d'un autre ciel




lundi 8 décembre 2025

 


Une vie est
entre deux
clin d'œil.

Et pendant
ce temps 
si court

court le rêve
court l'illusion
court l'oubli.

Tu ouvres les yeux
tu les fermes.
Où es tu ?





dimanche 7 décembre 2025

 




Trouver

un peu de couleur

dans les rues

plus grises

que le ciel.


Se réchauffer

les yeux.


La feuille s'est envolée.

La rose ne passera l'hiver.


Mais dans le cœur

garder un peu de feu

pour toi, et toi, et toi

qui passaient éteints.




samedi 6 décembre 2025

 

Un instant pris

par les cieux

au dessus de la Meurthe

et près du canal,


un instant sans temps

dans l'espace

loin des murs,

des frontières


prêt à partir

avec les mouettes

qui volent pour voler

dans la lumière du soir,


un instant à ne plus être

dans l'étroitesse

d'un corps et des pensées

un instant, dilaté

dans l'espace d'une vaste

respiration

qui ne s'arrête jamais,


un instant silencieux 

prêt à épouser

le silence.