vendredi 21 novembre 2025

 

Présence tranquille, 
présence qui vient
comme un châle 
sur les épaules,

Présence qui ressoude
et rassemble
comme pour redonner
du feu à des milliers
de petits bouts d'os
et de cellules
éparpillées
qui souffrent dans le vide,

Présence joyeuse
qui affirme comme caresse
du museau d'un faon
qu'on a le droit de vivre !

Oh ! Présence qui traverse,
 prend,  reprend,
appelle et rappelle,
porte avec le linceul gris 
des cris qui vont plus loin
que les réponses,

Plus loin que
 les phrases, les mots !

Présence qui cloue
et décloue
de la porte de grange
du malheur flanqué là
sans raison !

Présence qui transperce
renverse, laboure
pétrit,  dé-pétrifie
et étreint,

 dé-carapace,  dés-encercle
désarme et ensoleille
 tisonne et en-souffle,

Oh Présence qui  couve
de sa prunelle sans yeux,

tu m'abandonnes
dans les fossés
de l'inexprimable !





jeudi 20 novembre 2025



Plus d'autre trésor
que la paix.
Plus d'autre paix
qu'un trésor
qu'on ne possède pas
mais qu'on partage
sans cesse.

Paix dont je ne suis pas
le gardien, mais le dispensateur.

Paix à nos cœurs
à jamais.





 

mercredi 19 novembre 2025

 

Parfois le regard
est pris par la lumière.

Celui qui est ainsi pris
ne prend rien

C'est la lumière
qui commande.

Le regard est seulement
un serviteur.

Ô lumière bienheureuse
qui inonde soudainement
le regard comme un signe
de la lumière
de toutes les lumières.

Passage.

C'est elle qui chante
qui danse dans les branches
entre les feuilles,

et le cœur émerveillé
ne sait plus rien







mardi 18 novembre 2025

 


Si les cosmos sont si fragiles,
si délicats,
qu'en est-il
du cosmos,
 de la vie ?

Fugacité.
Il reste toujours
trop peu de temps
pour vivre
la fragilité, la délicatesse
des cosmos
qui ne blessent rien
ni personne.

Se tenir là
traversé de fragilité
appelé par
une délicatesse
capable de faire 
chavirer les mondes.




lundi 17 novembre 2025

 


Une feuille tombera
aux pieds d'un enfant
qui la ramassera .

Enchantement

Puis la feuille ira dormir
entre les pages d'un livre.
Pour elle ce n'est pas important
qu'on l'oublie.

L'arbre se glissera 
dans son manteau
de givre et de neige.
Rester aussi
tout l'hiver près du feu.

La nuit est si noire.
Elle mange les âmes
comme certaines gens
déchirent les papillons.
Ne plus vouloir
 claquer la porte
avec sur la tête
un bonnet de ténèbres.

Chanter près du feu,
à tue-tête, à garder cœur.
Quelqu'un frappera au carreau. 
On le reconnaîtra.
Le chiffon du malheur
a rendu la vitre claire.

Il entrera, verra le feu.
Le silence craquera à nos oreilles
et nous serons bien,

simplement.






dimanche 16 novembre 2025



Près du Faubourg 
des Trois-Maisons,
des oiseaux-feuilles
attendent leur départ
par jour du grand vent
pour l'ailleurs,

Et dans le cœur
ce n'est plus
les sanglots longs
mais la chanson
d'un homme
 ou d'une femme
qui se détache
de l'arbre mort du passé

Ils s'envolent
loin, très loin
portés par un souffle
qui fait du bien
jusque dans leur sommeil.





samedi 15 novembre 2025

 





Vents du Sahara.
Le ciel ce matin
prend la couleur
du sable et des dunes
de lumière orange 
se forment

Cela ira
même si parfois
l'on se demande
pourquoi tout cela,
ces batailles d'égo
partout et à toute heure.

Le désert vient
et emprunte
l'autoroute des cieux.
Il vient avec son silence
et son immensité.

Il vient comme la neige
recouvrir tous les mots
inutiles, les visages
qui se prennent
pour quelqu'un,

et au cœur du rien tranquillement
comme passent les caravanes
d'oasis en oasis,
les cœurs s'apaisent.