samedi 20 décembre 2025

 

Un simple reflet d'or

sur le petit lac

du parc thermal

de Martigny-les-Bains

et tout est transformé.


Même si  cela est éphémère,

aussi bref que le passage

de la corneille qui regagne son gîte

le regard est saisi et l'on ne peut

que rester immobile.


Ce n'est rien qu'un éclat de lumière

bientôt englouti par l'eau noire

mais il y a eu comme un tressaillement

d'une autre dimension,


une dimension où l'on est aussi

cette lumière qui viendrait

à l'intérieur et inonderait tout.













vendredi 19 décembre 2025

 

Allongé par terre

on ne voit presque plus

que le ciel.


Perdu dans les herbes,

perdu dans l'espace,

ne reste plus qu'à respirer.


Même en plein jour

on sent l'amitié des étoiles

et celle du sol

qui nous porte.


Pourquoi avoir peur ?


La chair est du même tissu

que les arbres ou les pierres.

Corps abandonné, paisible,

qui écoute les murmures du vent,

on pourrait s'endormir.


Mourir ici avant de mourir

pour se réveiller

avec un regard de rosée.






jeudi 18 décembre 2025

 

Se faire capacité.
Quel est cet or
qui vient du vide ?

Le coeur hors de l'eau,
hors du plomb
qui se digère
tout au fond,

Rester vide,
vide même du vide
dont on ne sait rien.

l'or vient,
un or qui ne vaut rien,

ou une once
de paix
que personne
ne peut dérober.




mercredi 17 décembre 2025

 



Lueurs où se perdre.
Perdu pour perdu,
il n'y a plus rien à perdre
à tout miser
sur la lumière.

Même si la nuit pèse,
même s'il n'y a personne
qui peut vraiment comprendre.

Reste d'incertaines lueurs
qui palpitent
desserrent les mailles du filet.

Personne n'interviendra.
Personne ne sauvera
le cœur seul peut offrir
son cri, un vrai cri

le silence l'entendra
le silence effacera tout

On verra chaque pensée
comme un bateau égaré
sur les flots,
un bateau qui s'éloigne.

Y-a-t-il un haut, un bas ?
Plus de direction.

Offrande de ce qui est
jusqu'à l'os
et plus encore,
pour se relever, 
un matin peut-être 
comme si tout s'était effacé,
le poids du monde sur la nuque
enfin en poudre
disparu d'un souffle.






mardi 16 décembre 2025

 

Reprendre le fil,
le couper ?

Pourquoi dit-on
passer un coup de fil ?

Et le fil d'une histoire ?
Il était une fois
deux fois, trois fois

et puis plus rien.

Si, reste le fil d'Ariane
pour sortir du labyrinthe.

l'histoire se déroule
le long d'un fil,
un fil de mots,
ceux qui font mal,
qui tuent à petit feu.

Et peu à peu la parole
passe sous les murs,
creuse un passage
où tout s'éclaire.

Coupe le lien
si tu le veux,
mais ne perds pas 
le fil




lundi 15 décembre 2025

 



Bienheureuse solitude,
seule béatitude,
disait Bernard de Clairvaux.
Dans le brouillard
l'arbre seul
est un rappel
de cette solitude.

mais le même Bernard
disait aussi :
"l'âme cesse d'être solitude
quand elle devient
sanctuaire."

Etre seul
mais habité
d'une Présence mystérieuse
vers laquelle on se tourne
dans l'oubli de ce regard
sur soi-même
où si souvent
l'on se perd.







dimanche 14 décembre 2025

 


Il y a des départs 
qu'on ne voit pas,
des départs qui échappent 
à toute raison.

Pas d'organisation,
pas de préparation.

Bateaux au port,
vous ne partez pas
puisque vous revenez.

Partir.
Mais c'est autre chose
que partir
pour aller d'un lieu
à un autre

Partir et rester là
sans rien en dire,
parce que l'on n'en sait rien.

Mais on le voit bien,
(Ce n'est pas un rêve)

Partir.