Le grand espace
Le grand espace est comme l'éclair.
Le cèdre du Liban en est tout décoiffé.
Volet qui s'ouvre, poussière révélée,
Respirer au bord de l'ordinaire
des brins de soleil.
Le hêtre pourpre est une éruption
au sommet de la colline qui se déplie.
On entendrait presque
le gémissement des feuilles.
On se déplie et l'on s'étire
histoire de perdre
quelques rides stériles.
Big-bang d'un enfant qui vient de naître.
Les yeux à peine ouverts,
il explore la forêt vierge de son monde.
Avancer aussi,
immobile,
en territoire inconnu.
Ne pas enlever les yeux de sa naissance.
Inventer des caresses et des frissons.
Chercher d'autres langues
où chacun peut reconnaître
le grand espace, le large horizon
qui l'attend.
Nul orgueil dans cette grandeur
puisqu'elle sort de prison !
Chercher les jonctions,
la chaîne qui se brise,
le fluide qui sait glisser
sous les portes obscures.
Chercher d'autres visions
où le monde se défroisse,
comme ce rêve de quatre cavaliers
dans la toundra.
Ils ne sont plus ni hommes, ni chevaux,
mais sous leurs cheveux noirs,
le sourire du large espace.
Et l'on court à leur suite
sans demander son reste.
Etre comme eux
le fils d'un nuage qui disparaît,
ou le frère de la graminée
qui s'enflamme avec le soir.
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