lundi 4 avril 2016

Un chiffon rouge
abandonnée à la fenêtre
appelle au secours.
Aucun visage 
ne sort de l'ombre
derrière la vitre.

je ne sonnerai pas
à la porte,
ne gravirai pas
les marches du perron.


Je ne sais même pas
s'il y a quelqu'un.


Ou bien la porte
s'ouvrirait et l'on me dirait
de passer mon chemin.


Mais le chiffon rouge 
s'agite dans le vent
Je fais semblant de ne rien voir
mais il est encore
dans ma conscience
comme une tache de sang.


Je croise des fleurs innocentes,
des nuages qui changent
si vite de formes.
Ils sont mariés à la lumière.
J'entends un cri
derrière cette fenêtre.
Ce chiffon rouge
n'est pas là par hasard.


Une main l'a déposé
sur ce rebord pour
qu'il soit vu de très loin,
une main reliée à une âme
qui avait besoin
de consolation.


Je ne sais pas 
ce que je peux donner ?

Partager de la fragilité,
comprendre qu'on
ne puisse plus parler,
rire et respirer,
qu'on soit enfermé à mille tours
et qu'on attend simplement
la goutte d'eau d'un regard,


je veux bien.
Mais parfois les lézardes

ne se referment jamais.
Combien de fois un visage
s'est enfoui dans le chiffon rouge.
Il faudrait bercer et bercer encore,
retrouver le rythme lancinant
de la berceuse qui emmène
au bout du ciel.


Je ne saurai pas.

Le chiffon rouge restera peut-être
toute la nuit à la fenêtre.
Des chants lointains
viendront comme un murmure
près du rebord.


Et dans mon rêve,
la fenêtre s'ouvrira.
Un oiseau tremblant
vacillera dans la nuit.


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